L’ASSS, l’oeil et les oreilles du réseau public dans les services à domicile
L’ASSS accompagne et supporte la personne en perte d’autonomie et sa famille dans l’accomplissement de ses activités de la vie quotidienne ou de la vie domestique. Elle est donc une personne centrale qui, en collaboration avec les équipes multidisciplinaires du réseau public, est en mesure de prévenir une détérioration de l’état de santé de la personne et d’ainsi prévenir le recours aux urgences ou à l’hébergement. Elle prodigue des soins et voit à la sécurité, au bien-être, au confort, à la surveillance et aux besoins généraux des usagers. C’est l’ASSS qui fait le lien et le suivi avec les membres de l’équipe multidisciplinaire à propos des besoins de l’usager et ceux de sa famille. En collaboration avec les autres intervenants, elle participe à l’élaboration du plan de service ou d’intervention et assure sa mise en œuvre.
« Bien que l’ASSS soit méconnue du grand public, c’est elle qui est le chaînon qui relie l’usager aux services de santé et services sociaux du CSSS. L’ASSS est la mieux formée et la mieux à même d’informer le CSSS de l’évolution de la personne dont elle prend soin. Se passer d’elle pour développer les services à domicile équivaut donc à se priver de nos yeux et de nos oreilles. Comment pourrons-nous assurer la qualité des services sans une présence continue et stable du personnel du réseau public ? », questionne Jean Lacharité, vice-président de la CSN.
Les risques de l’ouverture au privé dans la prestation des services à domicile
Au cours des derniers mois, un projet de loi important a été présenté à l’Assemblée nationale. Le projet d’assurance autonomie vise à développer les services à domicile au Québec, ce qui est un enjeu incontournable. « Bien que nous soyons entièrement d’accord avec le fait de développer les services à domicile, nous voulons alerter la population sur certaines problématiques. Si on veut de bons services à domicile, il faut miser sur les ASSS et le personnel du secteur public. Déjà, la présence de prestataires privés dans les services à domicile cause de nombreux problèmes et touche la qualité des services, ne serait-ce qu’en raison du fort taux de roulement du personnel dans le secteur privé et de son manque de formation. Il est clair pour nous qu’il ne faut pas accentuer la présence du privé dans ce secteur », poursuit Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
« Il est impératif d’assurer une continuité de services aux personnes en perte d’autonomie qui font le choix de demeurer à domicile. Cela ne peut se faire qu’en misant sur nos services publics et non pas en allant une fois de plus vers la privatisation. Nos actions d’aujourd’hui démontrent que nous entendons poursuivre les interpellations auprès du gouvernement », de conclure Jean Lacharité.