Tel est le portrait de l’état d’esprit de ses 4 428 membres du personnel de soutien scolaire que brosse Yves Brouillette, président du Syndicat lavallois des employés de soutien scolaire (SLESS-CSQ).
« Les membres que nous représentons occupent des postes en soutien technique et administratif. Un peu partout, on constate une sérieuse dégradation des conditions de travail. En effet, alors que depuis cinq ans il y a abolition sur abolition pour le personnel administratif, le personnel travaillant aux services directs aux élèves voit ses postes compter de moins en moins d’heures. La précarité est plus que jamais présente », analyse Yves Brouillette.
Des postes à temps complet en voie de disparition
Le président du SLESS-CSQ ajoute que les postes à temps complet sont de plus en plus rares, pour ne pas dire qu’ils sont devenus quasi inexistants.
« C’est notamment le cas pour les postes en services directs aux élèves, dont les techniciennes et techniciens en éducation spécialisée et les éducatrices et éducateurs en services de garde. Au cours des dernières années, le nombre d’heures par semaine des postes a considérablement diminué, soit d’une moyenne d’environ 3 à 5 heures », rapporte Yves Brouillette.
Un emploi insuffisant pour vivre
Dans ce contexte, le moral du personnel de soutien est à son plus bas à la Commission scolaire de Laval.
« C’est décourageant de constater qu’il devient de plus en plus difficile pour un employé de soutien de réussir à boucler son budget en comptant sur son seul poste. En effet, il n’est pas rare de voir une salariée ou un salarié aux services directs aux élèves tenter de combiner plusieurs postes. Puisque la commission scolaire n’est pas très encline à aller dans ce sens, plusieurs quittent afin d’améliorer leur sort dans un autre milieu. Au secteur administratif, ce n’est guère mieux. Les employés ploient sous le fardeau d’une tâche de plus en plus lourde étant donné le manque de personnel.
Même situation désespérante au secteur technique, où plusieurs postes ont été abolis, alors que d’autres sont désormais remplis sur une base cyclique. C’est particulièrement le cas des techniciennes et techniciens en travaux pratiques », indique le leader syndical.
Les besoins des EHDAA négligés
Yves Brouillette dénonce également le fait que les besoins de la clientèle des élèves handicapés et en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) sont grandissants alors que les budgets sont de plus en plus réduits pour ces postes en adaptation scolaire.
« En effet, la diminution d’heures des postes servant à aider et soutenir cette clientèle, dont le nombre est à la hausse d’environ 9 % par année, est évidente, tant durant les heures de classe que durant les heures au service de garde. Alors qu’il y a des classes d’emplois prévues à cet effet, la CSDL affecte les EHDAA, particulièrement durant les heures de services de garde, à des éducatrices et éducateurs en service de garde, voire même parfois à des surveillantes et surveillants d’élèves et qui ne sont pas formés pour cette clientèle. En plus de ne pas respecter la description de tâche de chacun, prévue au plan de classification, la CSDL vient déstabiliser le lien entre l’élève et son intervenant », précise le président du syndicat.
La qualité des services affectée
En terminant, Yves Brouillette dit souhaiter que les autorités de la commission scolaire prennent conscience qu’il y a une limite à réduire les budgets en soutien scolaire et ainsi affecter la qualité des services offerts aux élèves et à leurs parents.