Avec 42 décès à la suite d’une maladie et 12 décès à la suite d’un accident en 2019, la construction occupe le premier rang de tous les secteurs pour les décès en raison de maladies professionnelles et le deuxième rang pour les décès à cause des accidents. « L’industrie de la construction comporte de nombreux risques, cependant nul ne devrait craindre pour sa vie en se rendant au travail. Il y a de la place à l’amélioration et à la FTQ-Construction, nous travaillons sans cesse pour protéger les travailleurs et les travailleuses » déclare Rénald Grondin, président de la FTQ-Construction.
L’amiante encore aussi meurtrier
Cette année encore, la grande majorité des décès reliés au travail (133) furent causés par des maladies professionnelles. L’exposition à l’amiante et à la silice est la principale cause de décès pour tous les travailleurs et les travailleuses du Québec. La FTQ-Construction milite pour modifier la norme québécoise, jugée trop permissive et ne protégeant pas suffisamment les travailleurs et les travailleuses. Rappelons qu’au Québec, la norme (1 fibre/ml) est 100 fois plus élevée que celles des Pays-Bas, de la Suisse et de la France. Elle est dix fois supérieure à celles des États-Unis, de la directive européenne et des autres législations fédérales et provinciales canadiennes.
La COVID-19 reporte la réforme de la LSST
Cela fait 40 ans que la Loi sur la santé et sécurité au travail a été adoptée par l’Assemblée nationale et les articles concernant les représentants en prévention dans l’industrie de la construction ne sont toujours pas promulgués alors que notre industrie détient le record de décès et d’accidents chaque année. À l’automne, le ministre Boulet promettait le dépôt d’un projet de loi ce printemps, la pandémie a malheureusement reporté cette réforme.
« L’expérience des chantiers où l’on retrouve la présence de représentants à la prévention s’avère être très positive. Nous croyons que nous n’avons plus besoin de convaincre personne et qu’il est temps de promulguer ces dispositions de la loi adoptée il y a quarante ans. La vie des travailleurs et des travailleuses en dépend et nous allons faire pression sur le gouvernement dès la reprise des travaux parlementaires pour s’assurer que la Loi soit réformée » conclut Éric Boisjoly, directeur général de la FTQ Construction.
La pandémie a aussi mis en évidence les lacunes sanitaires sur les chantiers de la construction. Les acteurs de la construction ont dû se réunir avec la CNESST pour adopter des mesures exceptionnelles pour cette période de crise et adapter l’industrie à des normes plus élevées. « On espère que certaines des mesures adoptées actuellement deviendront la norme. Les travailleurs et travailleuses devraient avoir des conditions sanitaires adéquates, équipées de toilettes et aires de repos dignes et propres. C’est le respect élémentaire de la dignité des travailleurs et travailleuses. La crise actuelle démontre l’importance qu’en tant que société, on prenne soin de tous, incluant les travailleurs et travailleuses de la construction » affirme Simon Lévesque, responsable de la santé et sécurité à la FTQ-Construction.
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