« Malheureusement, les discours des partis invitant à faire de la politique autrement n’ont pas tenu la route longtemps. Vite, trop vite, la politique partisane a pris le dessus. Si nous prenons acte de l’élection d’un gouvernement minoritaire, force est de constater que la prochaine joute électorale imposera aux partis plus progressistes de mener les discussions nécessaires pour obtenir des résultats plus probants afin de soutenir avec aplomb des politiques favorisant le bien commun », de soutenir le nouveau président de la CSN.
Pour la CSN, il est urgent de mettre en avant certaines priorités, dont un revenu décent pour tous, des emplois de qualité, une politique industrielle structurante et axée sur un réel développement durable, une fiscalité plus progressive et équitable, et des règles de gouvernance pour éradiquer la collusion et la corruption. « Évidemment, nous n’attendrons pas la prochaine élection pour débattre de ces questions avec nos membres et avec le gouvernement, car nous estimons que retarder les avancées sur celles-ci ne ferait que fragiliser le Québec, les Québécoises et les Québécois, de dire Jacques Létourneau. Nous nous sommes toujours opposés aux politiques néolibérales. Les situations dramatiques dans lesquelles elles ont fait plonger les populations de nombreux pays démontrent avec plus d’acuité l’obligation de revoir les politiques et les règles économiques mises en avant par ceux qui nous gouvernent. Des mobilisations sociales et syndicales seront nécessaires pour faire en sorte que le Québec n’emprunte pas le chemin de la droite. »
Renouveau du syndicalisme
La CSN a maintenant 91 ans. Si, comme organisation syndicale, elle a su parvenir à cette longévité remarquable, c’est que durant toutes ces années, elle a su adapter autant ses structures que ses services. Mais vient toujours un moment où un tel exercice de restructuration doit se poser avec plus de profondeur.
« Les modifications dans la diversité des secteurs, de la taille des entreprises et des statuts d’emploi, la judiciarisation des relations de travail, etc., sont autant d’éléments qui nous amènent à vouloir imaginer le syndicalisme de demain. Pour y parvenir, nous voulons en collaboration avec nos syndicats, les salarié-es et les élu-es du mouvement ouvrir un chantier qui nous permettra de redéfinir notre façon de donner nos services avec l’objectif de renforcer notre action syndicale. Le syndicalisme demeure un outil essentiel dans la quête d’une société plus juste. Des discussions ont déjà cours et nous espérons atterrir sur des changements concrets dans les prochains mois », de préciser Jacques Létourneau.
Jacques Létourneau a milité à l’Association nationale des étudiants et des étudiantes du Québec dans les années 80, puis comme président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’hôpital Charles-Lemoyne de 1991 à 1993. Par la suite, il a été élu secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain, fonction qu’il occupera de 1993 à 2004. En 2004, il est nommé comme adjoint au comité exécutif de la CSN où il aura la responsabilité du développement des affaires internationales. En 2011, lors du 63e Congrès de la CSN, il a été élu, par acclamation, 1er vice-président.