6 octobre par Christine Schneider
Le contexte économique est marqué par la politique de libéralisation, démarrée voilà 25 ans par le parti du Congrès, poursuivie par la droite nationaliste hindoue à nouveau au pouvoir depuis deux ans avec Modi comme Premier ministre. Elle se traduit, entre autres, par une ouverture du secteur bancaire au privé, un désinvestissement progressif dans les entreprises du secteur public, et la réduction des barrières douanières.
La grève était appelée par un comité de coordination composé de fédérations syndicales (INTUC, AITUC, CITU, HMS, AIUTUC, TUCC, SEWA, AICCTU, UTUC et LPF) |1|, avec une plateforme commune en 12 points comprenant la défense de salaires minimaux mensuels à 18 000 roupies (soit 240 euros), des pensions minimales mensuelles à 3 000 roupies (soit 40 euros), des mesures d’urgence pour contenir le prix du riz.
L’inflation en Inde est de plus de 6 % sur un an et les sécheresses des années précédentes ont réduit la production. Des emplois pour les jeunes faisaient également partie des revendications : une promesse que le gouvernement Modi est bien incapable de satisfaire. Lors de sa campagne en 2014, le programme du BJP (parti actuellement au pouvoir) revendiquait du travail pour les jeunes Indiens que la croissance démographique fait arriver en masse sur le marché du travail.
Privatisation et fermeture des services publics...
D’autres points figurent également dans le cahier de revendications comme le respect des accords par les employeurs et le droit à s’organiser. C’est, par exemple, le problème actuel des ouvrières du textile du Tamil Nadu, qui demandent le respect de l’augmentation de 30 % du salaire minimum par les employeurs, la sécurité sociale universelle.
Une revendication concerne aussi l’arrêt des investissements étrangers dans les chemins de fer et l’assurance. La participation dans les banques, les transports et les chemins de fer, semble avoir été importante. Depuis 1992, le budget des chemins de fer indiens est séparé de celui de l’Union indienne. Il est prévu qu’il soit désormais intégré au budget central. La raison invoquée est qu’il s’agit de réduire le déficit et le défaut de paiement des salaires et des pensions dans les chemins de fer. Cela s’intègre à la politique du BJP qui veut financer le budget 2016-2017 grâce à la privatisation ou à la fermeture d’entreprises publiques.
La grève a touché différemment les États de l’Union indienne : paralysie totale, comme au Kerala à nouveau dirigé par le PCI-M depuis quelques mois, manifestations visibles et importantes, vie normale ou même affrontements, comme dans le Bengale de l’Ouest, un État perdu par le PCI-M en 2011.
Source : NPA
Notes
|1| Les syndicats INTUC, AITUC, CITU sont respectivement affiliés aux partis suivants : le parti du Congrès (désormais dans l’opposition), le Parti communiste d’Inde, le Parti communiste d’Inde (marxiste). SEWA est une ONG qui organise essentiellement des femmes. Le BMS, affilié au parti du pouvoir BJP, n’a, lui, pas participé à la grève.