L’une des choses les plus remarquables de la participation à la manifestation appelée par les syndicats en grève à Londres, le 30 juin, était de voir la jeunesse des participants et la prépondérance des jeunes femmes. Ils et elles étaient nombreux, déterminés et organisés. Pour beaucoup, c’était leur première expérience de grève, de piquets et de manifestation contre le gouvernement. Une génération de militant·e·s sans aucun souvenir des défaites passées a montré sa volonté de descendre dans la rue pour défendre un droit à une retraite que beaucoup d’entre eux et elles n’atteindront que dans près de quarante ans. Cette jeunesse des manifestant·e·s était très marquée à Londres, mais aussi dans les manifestations et les grandes marches de Leeds, Sheffield, Cambridge et ailleurs. […]
Les grèves nationales et les manifestations régionales ont été appelées par une alliance de syndicats les plus politiquement combatifs avec l’un des moins. Bien que fondée au XIXe siècle, l’Association des professeurs et maîtres de conférence (ATL) n’avait jamais appelé à une grève nationale. De l’autre côté, le Syndicat national des enseignants (NUT), celui des collèges et des universités (UCU) et le Syndicat des services publics et commerciaux (PCS) ont établi des records de militantisme et de mobilisation. […]
Le 30 juin a représenté une impressionnante démonstration de militantisme syndical et de puissance de la classe ouvrière. Chaque famille avec des enfants en âge scolaire a pu voir la force des enseignants et des autres travailleurs de l’éducation. Les fonctionnaires ont paralysé des pans entiers de l’Etat. Dans les syndicats, il faut maintenant demander des comptes aux directions qui ont refusé d’appeler à la grève pour défendre les retraites.
L’autre syndicat des enseignant·e·s, le NASUWT, celui des services publics (Unison) et le syndicat interprofessionnel GMB doivent être gagnés à l’idée d’organiser un scrutin pour une action commune cet automne avec l’ATL, le NUT, l’UCU et le PCS. Sur cette base, le gouvernement conservateur-libéral (Con Dems) peut être battu. Et il doit l’être.