« Lors de la reprise des pourparlers cette semaine, l’employeur a placé les membres dans une position impossible alors qu’il nous a annoncé la fermeture du centre de distribution si nous n’acceptions pas leur agenda. Nous avons été confrontés à un ultimatum. Dans les circonstances et malgré leur détermination à maintenir des conditions de travail équitables, les membres n’avaient pas vraiment de choix. Ça aurait été une toute autre négociation si la loi avait clairement prévue l’interdiction de régimes de retraite à deux vitesses au sein d’une même entreprise », a commenté Olivier Carrière, représentant national d’Unifor.
Il faut en effet rappeler que le conflit reposait essentiellement sur le refus des travailleuses et travailleurs d’accepter l’imposition d’un régime de retraite à cotisation déterminée aux nouveaux employés alors que les anciens conservaient le régime à prestation déterminée. Dans le contexte légal actuel, rien n’empêche cependant un employeur de procéder à ce changement, ce que déplore le syndicat Unifor.
« Tout comme le font d’autres affiliés FTQ et la FTQ, nous réclamons des modifications législatives afin de rendre illégal ces changements au même titre que les clauses de disparités salariales le sont », a expliqué Renaud Gagné, directeur québécois.
Ainsi, les travailleurs embauchés après le 31 décembre 2015 auront dorénavant un régime de retraite à cotisation déterminée alors que les anciens conservent le régime à prestation déterminée. En contrepartie, l’employeur s’est engagé à rapatrier tout le travail imparti depuis le début du lock-out et à maintenir le centre de distribution ouvert pour la durée de la convention collective. Au nombre des autres faits saillants mentionnons des augmentations salariales de 3 %, 2,5 % les deux années suivantes et 2,75 % les deux dernières de même que la rétroactivité au 1er janvier sur les heures travaillées.
Le protocole de retour au travail prévoit le rappel de tous les travailleurs à l’emploi avant le conflit, aucune mise à pied ou perte d’emploi en raison du lock-out et la reprise du travail dès lundi prochain.
Le centre de distribution de Brault et Martineau est situé à Montréal et emploie plus de 200 membres d’Unifor. Le lock-out perdurait depuis le 28 février dernier.