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Éducation

Fin des masques au primaire et au secondaire - Un risque calculé… qui n'est pas sans risque

Montréal, le 22 févr. 2022 - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) réagit de façon mitigée à l’annonce du gouvernement selon laquelle le port du masque ne sera plus obligatoire en classe, au retour de la relâche scolaire, pour les élèves du primaire et du secondaire.

S’il est clair que le processus d’allègement des mesures sanitaires est bien entamé, qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les jeunes, pour la socialisation et les apprentissages, il n’en demeure pas moins que certaines inquiétudes subsistent sur le terrain.

Après deux ans de pandémie et de nombreux revirements dans l’application des différentes mesures, il est normal que toutes et tous ne soient pas à la même page quant au processus de déconfinement et à la gestion du risque, même s’il apparaît désormais évident que les orientations de la Santé publique sont tournées vers l’apprivoisement de la vie avec le virus.

« Nous comprenons tout cela, bien entendu. De notre côté, nous sommes surtout préoccupés par la stabilité du réseau de l’éducation. Et, à ce chapitre, la décision annoncée aujourd’hui n’est pas sans risque », de réagir le président de la CSQ, Éric Gingras, ajoutant que certaines craintes demeurent puisque, parmi les membres du personnel, il y a des personnes immunosupprimées, des femmes enceintes, etc.

Pour la Santé publique, cette décision constitue un risque calculé en fonction de différentes variables, comme les taux de vaccination des élèves et du personnel, la baisse constante des contaminations depuis deux semaines, l’immunité collective acquise et les différents impacts du port du masque en continu pour les jeunes.

L’annonce faite aujourd’hui permettra aux élèves de retirer leur masque uniquement lorsqu’ils seront assis en classe. Partout ailleurs et lors des déplacements, ils devront le porter. Nous accueillons favorablement cette prudence, mais questionnons tout de même le choix du retour de la relâche pour mettre en place cette nouvelle mesure. Pourquoi ne pas avoir attendu une semaine de plus pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’effet de contamination dû aux activités pendant cette période ?

La Centrale soutient par ailleurs qu’un portrait réel de la situation de la qualité de l’air et de la ventilation dans les établissements contribuerait à rassurer le personnel de l’éducation, et les parents, dans ce processus d’allègement sanitaire.

« Il n’y aurait peut-être pas autant d’inquiétudes si le dossier de la ventilation avait été pris au sérieux et que le gouvernement avait agi concrètement. C’est évident que le manque de transparence, notamment quant aux données des lecteurs de CO2, a créé un climat de suspicion dont on se serait bien passé dans le contexte. Et aujourd’hui, on vient dire au personnel que c’est tout à fait correct que les quelque vingt ou trente élèves puissent retirer leur masque dans un local fermé, dont la ventilation est souvent déficiente. Nous comprenons leurs interrogations et nous attendons les données sur la ventilation qui doivent être dévoilées cette semaine. Mais nous pensons que tout ceci aurait dû être fait il y a déjà quelques semaines ! », de conclure Éric Gingras.

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