Beaucoup de citoyens se sentent menacés suite à ces tragédies qui frappent l’imaginaire. Les événements de Saint-Jean-sur-Richelieu, sur la Colline parlementaire d’Ottawa, en France, au Danemark, et ailleurs sont spectaculaires. Pourtant, on pourrait en dire autant de Jason Bourque qui a abattu trois membres de la gendarmerie à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Toutefois, ce dernier n’a pas commis ses crimes à cause de l’endoctrinement de fondamentalistes religieux.
A Halifax, deux jeunes adultes sont présentement accusés d’avoir comploté pour ouvrir le feu dans un centre d’achat le jour de la Saint-Valentin pour le « kick » de semer la mort durant la journée vouée à l’amour. Certes, on connaîtra tous les faits reliés à cette affaire à la fin du procès ; pour le moment, ce que j’en sais, c’est que ce n’est pas du terrorisme, mais plutôt une bêtise meurtrière comme on en voit régulièrement dans les manchettes en Amérique du Nord ? Oui, les forces policières ont pu prévenir l’hécatombe à Halifax. Bravo ! Et elles l’ont fait sans C-51 !
Remettons les choses en perspective ! En 2014, au Canada, on dénombre cinq décès par des tueurs fous. Cela crée le sentiment de panique qui justifie C-51. Pourtant pendant la même période de temps, sur les routes du Canada, il y a eu combien de décès dus à des accidents d’automobiles ??? Malgré un bilan des « morts » à toutes les fins de semaine dans les journaux, combien de personnes sont paniquées lorsqu’elles montent à bord de leur voiture ? Mourir dans un accident de la route ou par balle, lequel est le plus terrifiant ? Si votre heure est arrivée, est-ce que vous choisiriez plutôt d’être incinérées par l’explosion du pétrole d’un train fou comme à Lac Mégantic ?
Le gouvernement de M Harper veut profiter du climat d’insécurité pour donner plus de pouvoirs au SCRS. Dans une démocratie, le problème fondamental, c’est d’avoir « une police de la police » c’est-à-dire un organisme qui empêchera tout abus de pouvoir. Dans une lettre ouverte publiée aujourd’hui, quatre anciens premiers ministres du Canada et des juristes exhortent le gouvernement en ce sens[2]
Des abus sont toujours possibles. On se souviendra, qu’en 1972, un agent de la GRC a « planté » de la dynamite dans une grange. Le terrorisme du FLQ était inacceptable ; fabriquer des preuves l’est tout autant ! Ce matin, les nouvelles faisaient état d’un officier d’Abbottford en Colombie-Britannique qui est accusé de fabrication de faux ![3] Le cas de Maher Arar est un exemple parfait d’un dérapage policier fait au nom de la lutte au terrorisme. Même si ces cas sont rares, il faut un « arbitre » pour les dénoncer avec véhémence !
Dans les pays de l’ex-Union Soviétiques, il était interdit de s’opposer aux politiques officielles du gouvernement. Ai-je le droit de m’opposer pacifiquement à la politique pétrolière du Canada sans me faire harceler par la GRC ? [4] C-51 doit refléter l’équilibre entre liberté d’expression, justice et sécurité ! Sinon, « Je suis Charlie » aura été un feu de paille futile et hypocrite !
Gérard Montpetit
La Présentation
le 19 février 2015 - membre du CCCPEM (comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain)
1] http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/432167/canada-l-opposition-au-petrole-est-une-menace-croissante
2] http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201502/18/01-4845380-une-question-de-protection-du-public-et-de-droits-de-la-personne.php
4 ] 9 weirdest things about this RCMP intelligence report on the “anti-petroleum movement” | RED POWER MEDIA