Québec, le 26 février 2008. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se montre globalement en accord avec les pistes de réflexion soumises dans le rapport du ministre du Travail qui soutiennent que la Loi sur l’équité salariale est un acquis à maintenir. Elle salue également la décision du gouvernement de maintenir la Commission de l’équité salariale, car il est évident qu’elle a toujours un rôle essentiel à jouer dans l’atteinte de nos objectifs collectifs en cette matière, notamment auprès des travailleuses non syndiquées et auprès des petites et des moyennes entreprises.
« S’il est vrai que la loi s’est implantée d’une manière inégale selon les milieux, aujourd’hui, rares sont les personnes qui en dénient le bien-fondé et qui songent à la remettre en question ou à l’abolir. Toutefois, le bilan nous démontre que les principaux progrès en matière d’équité salariale ont eu lieu dans les grandes entreprises et dans les milieux de travail syndiqués et ces progrès sont dus à la ténacité des femmes et des hommes qui ont cru à la loi et qui se sont battus pour son application. À preuve, le long combat dans les secteurs public et parapublic qui aura duré 10 ans », affirme Louise Chabot, 1re vice-présidente de la CSQ et responsable politique du dossier de l’équité salariale, à l’occasion de la consultation générale concernant le rapport du ministre du Travail sur la mise en œuvre de la Loi sur l’équité salariale.
Un effort supplémentaire pour les entreprises non syndiquées
Si l’on ne donne pas un sérieux coup de barre pour que les entreprises non syndiquées mettent sur pied des programmes d’équité salariale pour se conformer à la loi et si l’on ne se préoccupe pas davantage des difficultés particulières des travailleuses de ces entreprises, nous aurons échoué dans notre objectif de contribuer à améliorer l’autonomie économique des femmes et de mener la lutte à la discrimination salariale dans la société québécoise.
Mieux soutenir les travailleuses non syndiquées
Pour la CSQ, il faut mieux soutenir les travailleuses non syndiquées qui se retrouvent majoritairement dans des emplois précaires et moins bien rémunérés. Ces femmes doivent faire face à des difficultés particulières qui les empêchent de bien comprendre leurs droits et de bien les faire reconnaître. De plus, d’autres facteurs sont à considérer, que ce soit l’immigration, une moins bonne connaissance du français ou des problèmes d’analphabétisme. « Il est essentiel que la Commission intensifie ses campagnes d’information, et ce, dans toutes les régions du Québec, multiplie l’accès à des services de formation et développe des liens avec les organismes représentant ou œuvrant auprès des personnes analphabètes et des personnes immigrantes afin d’adapter ses moyens de communication et ses contenus de formation à l’intention des personnes non syndiquées appartenant à ces groupes », ajoute Louise Chabot.
S’assurer que les petites et les moyennes entreprises se sentent concernées
Selon les évaluations de la Commission, les entreprises de 10 à 49 personnes salariées sont celles qui accusent leur plus important retard. La CSQ est sensible au fait que les petites et les moyennes entreprises n’ont pas nécessairement l’expertise, les moyens techniques et financiers ou encore les ressources humaines pour réussir l’exercice d’équité salariale. Toutefois, comme elles composent majoritairement notre marché du travail, cela constitue un défi qu’il nous faut relever et, pour cela, des améliorations au travail de la Commission d’équité salariale et à la loi sont indispensables. Il faut prévoir l’introduction d’un mécanisme permettant de valider l’information relative à la taille de l’entreprise, les données à utiliser aux fins de l’exercice d’équité salariale et l’évaluation des emplois dans une perspective d’élimination de biais sexistes.
« Le gouvernement doit prendre les moyens de renforcer la loi, notamment pour favoriser la pleine participation des personnes salariées à l’exercice d’équité salariale au sein de comités d’équité salariale qui doivent devenir permanents de manière à assurer le maintien de l’équité dans les entreprises. Il faut relever le défi d’améliorer la Loi sur l’équité salariale. C’est un pas pour l’avenir qu’il nous faut franchir et non un retour en arrière », conclut Louise Chabot de la CSQ.
Vous pouvez consulter le mémoire de la CSQ Relever le défi d’améliorer la Loi sur l’équité salariale, présenté à la Commission de l’économie et du travail concernant le rapport du ministre du Travail sur la mise en œuvre de la Loi sur l’équité salariale sur le site Web www.csq.qc.net.