Suite à l’analyse de près de 61 000 annonces récoltées sur le site internet Kijiji, le RCLALQ établit les données suivantes pour l’ensemble de la province :
Tableau 1 - Loyer moyen des logements à louer dans la province du Québec sur Kijiji, par taille du logement et écart (en %) avec le loyer moyen de la SCHL
Plusieurs villes et quartiers sont particulièrement affectés par la cherté des loyers. Le loyer moyen d’un logement à louer de villes comme Montréal, Laval ou Longueuil va au-delà de 1000$. Plusieurs autres villes ne sont pas en reste, comme en témoigne le tableau 2. De nombreuses zones montréalaises sont aussi durement touchées par l’explosion du prix des loyers.
Tableau 2 - Loyer moyen des logements à louer sur Kijiji, par ville/zone et taille du logement
« Cette situation est particulièrement inquiétante pour les quelques 200 000 ménages locataires qui consacrent plus de 50% de leurs revenus pour payer leur loyer », déplore Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ. « Avec la pénurie de logements que nous observons actuellement, de nombreux propriétaires ne se gênent pas pour augmenter abusivement le prix de leurs loyers puisqu’ils savent qu’ils trouveront rapidement preneurs. Tout le monde cherche à avoir un toit sur la tête et les locataires les plus pauvres devront malheureusement couper dans leurs autres besoins essentiels pour tenter par tous les moyens de payer leur loyer », dénonce le porte-parole.
Pour freiner la flambée, un contrôle et un registre des loyers
Afin de freiner cette explosion du coût des logements, le RCLALQ exige que le gouvernement du Québec entreprenne des actions rapides. Tout d’abord, il est impératif d’instaurer un registre des loyers public pour permettre aux nouveaux locataires de connaître l’ancien coût du loyer. « Même si cette information doit normalement être inscrite à la section G du bail, de nombreux propriétaires omettent volontairement de l’inscrire ou la falsifient afin de profiter du changement de locataires pour augmenter considérablement le prix du loyer. Avec la création d’un registre, les nouveaux locataires pourraient avoir accès plus facilement à l’ancien prix payé et contester plus facilement les augmentations abusives », réclame M. Roy-Allard.
Ensuite, le gouvernement du Québec doit mettre en place un véritable contrôle des loyers afin de retirer le fardeau du refus d’une augmentation de loyer des épaules des locataires. Dans le système actuel, si un locataire ne s’oppose pas à une augmentation de loyer abusive, elle est tout à fait légale. Or, trop peu de locataires se prévalent de ce droit, soit par méconnaissance, soit par peur d’envenimer la relation avec leur propriétaire. Un contrôle obligerait les propriétaires à justifier, devant la Régie du logement, une hausse de loyer supérieure à un taux global déterminé annuellement par le tribunal.
Pour consulter l’enquête du RCLALQ, « La flambée des loyers » : rclalq.qc.ca/publications/enquete-flambee-des-loyers
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