Édition du 19 novembre 2024

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Négociations du secteur public

Enquête de la FPPE-CSQ et de l'Abitibi-Témiscamingue - Le manque de personnel professionnel affecte les services aux élèves

VAL-D’OR, QC, le 28 sept. 2023 - La pénurie de professionnel·les de l’éducation dans les écoles et les centres de l’Abitibi-Témiscamingue se répercute sur les services aux élèves, alors qu’il est devenu difficile de faire de la prévention et que le personnel ne peut intervenir qu’auprès des cas les plus urgents.

Tels sont les faits saillants de l’enquête menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat des professionnelles et professionnels en milieu scolaire du Nord-Ouest (SPPMSNO-CSQ) auprès de leurs membres de la région.

Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry et la présidente du SPPMSNO-CSQ, Annie Chartier, ont dévoilé ce matin, en conférence de presse, un portrait préoccupant de l’état des conditions de travail et de pratique des professionnelles et professionnels de l’éducation dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue.

Des services insuffisants pour répondre aux besoins des élèves
« Le sondage révèle qu’une proportion inquiétante de 68 % des professionnel·les de l’éducation de la région affirment que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels auxquels la Loi sur l’instruction publique (LIP) leur donne droit. C’est alarmant », s’inquiète Annie Chartier, présidente du SPPMSNO-CSQ.

Parmi ceux-ci, 73 % estiment que les professionnel·les ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux besoins des élèves, 63 % pensent qu’ils ne peuvent pas agir suffisamment en prévention et 59 % évaluent que les défis post-pandémiques, comme la recrudescence des enseignant·es non qualifié·es et les défis inhérents à l’informatisation, ont augmenté leurs tâches.

Une pénurie qui va s’aggraver

« Plusieurs postes professionnels sont vacants dans la région en ce moment, notamment en orthopédagogie, en orientation et en conseillance pédagogique. La difficulté des centres de services scolaires à attirer et à retenir des professionnel·les s’explique principalement par les conditions de travail qui sont peu attrayantes en éducation. La pénurie risque de s’empirer si le Conseil du trésor ne se décide pas à agir dans la négociation en cours », dénonce Jean-Claude Major.

L’enquête démontre en effet que près de 31 % des personnes1 qui ont répondu au sondage songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite. Parmi elles, 45 % aimeraient obtenir davantage de reconnaissance, 41 % voudraient relever ailleurs des défis qui correspondent à leurs aspirations, alors que plus du quart sont à la recherche d’un meilleur salaire.

Près de la moitié (40 %) du personnel professionnel de la région déclare être en surcharge de travail, principalement en raison d’un trop grand nombre de mandats à accomplir, du manque de ressources professionnelles (71 %) et d’une hausse du nombre d’élèves et d’enseignants à soutenir (62 %).

Une situation semblable partout au Québec

Pour sa part, le président de la FPPE-CSQ soutient que la situation difficile vécue en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine est semblable à celle vécue par le personnel professionnel partout à travers le Québec.

« Notre sondage, qui a reçu plus de 4000 réponses, indique que 41 % des professionnel·les2 songent à quitter leur emploi. Les raisons invoquées sont, par ordre d’importance, les salaires trop bas (50 %), la lourdeur de la tâche (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %). Je qualifierais la situation d’alarmante », commente Jacques Landry.

Parmi les autres faits saillants ressortant du sondage mené auprès de l’ensemble des membres de la FPPE-CSQ au Québec, notons les suivants :

80 % des sondés jugent que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels prévus à la LIP en raison du manque de personnel.
60 % d’entre eux estiment que les services professionnels des ressources matérielles et administratives sont insuffisants pour assurer un environnement favorable à la réussite scolaire.
La majorité (61 %) des répondants s’est déclarée en surcharge de travail.

Les professionnel·les ont des solutions à suggérer

Les professionnel·les de l’éducation ne baissent pas les bras et fondent beaucoup d’espoir dans la négociation en cours pour le renouvellement de leur convention collective.

Près de 70 % d’entre eux pensent qu’instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets dans chaque école et centre permettrait au personnel de travailler davantage en prévention et d’arriver à répondre aux besoins des élèves.

Une proportion semblable estime que le fait de rehausser les salaires, d’améliorer les conditions de travail et la flexibilité des horaires et de consentir à davantage de congés pour faciliter la conciliation travail-famille-vie personnelle permettrait d’attirer et de retenir davantage de personnel auprès des élèves.

« Actuellement, les discussions aux tables de négociation stagnent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle, qui ne cesse de se détériorer. Nous espérons qu’il profitera de la rentrée scolaire pour nous envoyer le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités », conclut le président de la FPPE-CSQ.


1- Après répartition des indécis

2- Après répartition des indécis

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