Tels sont les faits saillants de l’enquête menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), le Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation de la région de Québec (SPPRÉQ-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel de l’éducation de Chaudière-Appalaches (SPPÉCA-CSQ) auprès de leurs membres de ces régions.
Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, la vice-présidente du SPPRÉQ, Claudine Blouin, et le président du SPPÉCA-CSQ, Jean-François Jomphe, ont dévoilé ce matin, en conférence de presse, un portrait préoccupant de l’état des conditions de travail et de pratique des professionnelles et professionnels de l’éducation dans la région de la région de Québec et de Beauce-Appalaches.
Des services insuffisants pour répondre aux besoins des élèves
« Le sondage révèle qu’une proportion inquiétante de 82 % des professionnel·les de l’éducation de la région de Québec affirment que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels auxquels la Loi sur l’instruction publique leur donne droit. C’est alarmant », s’inquiète Claudine Blouin, vice-présidente du SPPRÉQ-CSQ.
Parmi ceux-ci, 82 % estiment que les professionnel·les ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux besoins des élèves, 71 % pensent qu’ils ne peuvent pas agir suffisamment en prévention et 61 % évaluent que les professionnel·les ne sont pas en nombre suffisant pour assurer un environnement matériel favorable à la réussite scolaire des élèves.
À Québec, 43 %1 des répondants songent à quitter le réseau de l’éducation. Du côté de la région de Québec, 52 % d’entre eux sont à la recherche d’un meilleur salaire.
Une pénurie à venir
« Il y a une pénurie de professionnel·les partout au Québec. Même si la plupart des postes professionnels sont comblés dans notre région, il ne faut pas se réjouir trop tôt », explique Jean-François Jomphe.
L’enquête démontre en effet que près de 37 %2 des personnes qui ont répondu au sondage songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite. Parmi elles, 56 % aimeraient obtenir une charge de travail moins lourde et 50 % voudraient davantage de flexibilité d’horaire et de congés pour améliorer la conciliation travail-famille.
Plus du deux tiers (71 %) du personnel professionnel de Beauce-Appalaches déclarent être en surcharge de travail, principalement en raison d’un trop grand nombre de mandats à accomplir (80 %), d’une hausse du nombre d’élèves et d’enseignants à soutenir (71 %) et du manque de ressources professionnelles (57 %).
Une situation semblable partout au Québec
Pour sa part, le président de la FPPE-CSQ soutient que la situation difficile vécue dans la région de Québec et de Chaudière-Appalaches est semblable à celle vécue par le personnel professionnel partout au Québec.
« Notre sondage, qui a reçu plus de 4000 réponses, indique que 41 % des professionnel·les3 songent à quitter leur emploi. Les raisons invoquées sont, par ordre d’importance, les salaires trop bas (50 %), la lourdeur de la tâche (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %). Je qualifierais la situation d’alarmante », commente Jacques Landry.
Parmi les autres faits saillants ressortant du sondage mené auprès de l’ensemble des membres de la FPPE-CSQ au Québec, notons les suivants :
80 % des sondés jugent que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels prévus à la LIP en raison du manque de personnel.
60 % d’entre eux estiment que les services professionnels des ressources matérielles et administratives sont insuffisants pour assurer un environnement favorable à la réussite scolaire.
La majorité (61 %) des répondants s’est déclarée en surcharge de travail.
Les professionnel·les ont des solutions à suggérer
Les professionnel·les de l’éducation ne baissent pas les bras et fondent beaucoup d’espoir dans la négociation en cours pour le renouvellement de leur convention collective.
Près de 70 % d’entre eux pensent qu’instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets dans chaque école et centre permettrait au personnel de travailler davantage en prévention et d’arriver à répondre aux besoins des élèves.
Une proportion semblable estime que le fait de rehausser les salaires, d’améliorer les conditions de travail et la flexibilité des horaires et de consentir à davantage de congés pour faciliter la conciliation travail-famille-vie personnelle permettrait d’attirer et de retenir davantage de personnel auprès des élèves.
« Actuellement, les discussions aux tables de négociation stagnent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle, qui ne cesse de se détériorer. Nous espérons qu’il profitera de la rentrée scolaire pour nous envoyer le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités », conclut le président de la FPPE-CSQ.
Notes
1- Après répartition des indécis
2- Après répartition des indécis
3- Après répartition des indécis
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