« Les énoncés généraux du discours nous donnent espoir, mais nous laissent beaucoup de questions, affirment M. Neumann. Les investissements dans le commerce et les infrastructures sont importants, mais l’incertitude à laquelle font face les travailleurs et les retraités en raison du manque de stratégie industrielle des précédents gouvernements, elle, est très préoccupante. Le manque d’intérêt pour le secteur manufacturier canadien a entraîné les importations en dumping de produits étrangers au Canada. »
Neumann dit que même si le gouvernement a réitéré son plan visant à investir dans les infrastructures du Canada, il n’a pas expliqué comment ni avec quels moyens il allait les développer. Le Syndicat des Métallos est actuellement impliqué dans un litige antidumping contre plusieurs pays, dont la Chine.
Le gouvernement n’a donné aucune indication ni fait de promesse quant à l’utilisation de produits canadiens plutôt que l’acier importé en dumping de la Chine pour ses projets d’infrastructure.
« Utiliser l’argent des contribuables pour acheter de l’acier faisant l’objet d’un dumping menacerait les emplois des Métallos canadiens qui fabriquent le même produit ici, au Canada, sans compter que l’acier chinois n’est pas fabriqué selon les mêmes normes de qualité que l’acier canadien, explique M. Neumann. Les projets d’infrastructure, financés avec l’argent des contribuables, doivent être réalisés avec de l’acier canadien. C’est bon pour l’économie et c’est plus sûr. »
M. Neumann dit aussi que les décisions d’investissement à l’étranger prises en secret par le gouvernement fédéral ont dévasté les travailleurs, les retraités et leurs familles à Hamilton, en Ontario. De plus, des incertitudes similaires apparaissent à Sault Ste.Marie, où Essar-Algoma Steel s’est récemment mise sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.
« Nous espérons que ce gouvernement agira rapidement pour préserver les emplois dans ces importants secteurs économiques, ainsi que la dignité des travailleurs retraités et de leurs familles, qui ont consacré leurs meilleures années à bâtir cette industrie canadienne. Il n’est pas possible d’établir un commerce équitable et une économie canadienne forte sans reconstruire le secteur manufacturier, car nous devons être en mesure de vendre autre chose que des ressources brutes. »
M. Neumann a jouté que le syndicat avait déjà rencontré des fonctionnaires concernant l’avenir de l’Accord sur le bois d’œuvre résineux avec les États-Unis qui a récemment expiré.
« L’enjeu du bois d’œuvre résineux n’a pas été mentionné aujourd’hui ni inclus dans le mandat confié par le premier ministre à la ministre du Commerce international, Chrystia Freeland, dit M. Neumann. Nous nous demandons ce que cela signifie, alors que nous faisons également face à des exportations continues de grumes en Asie et à toujours plus de pressions en raison du Partenariat transpacifique proposé. »
« Notre syndicat compte 25 000 membres dans le secteur de la foresterie, et depuis le début des années 2000, les sociétés d’exploitation forestière, comme Interfor, ont transféré leur production de l’autre côté de la frontière afin d’éviter les droits de douane américaine. »
« Ce gouvernement doit veiller à ce que tout accord commercial soit avantageux pour les travailleurs et les collectivités. »
« Si M. Trudeau veut sauver la classe moyenne, il doit alors sauver nos emplois. »
M. Neumann affirme que le Syndicat des Métallos continuera d’essayer de rencontrer les ministres pour discuter de ces enjeux et d’autres problèmes.