Au cours des dernières années, nous pouvons constater une augmentation majeure de la pénurie de logements, du coût des loyers, des reprises de logement et des évictions. La pression exercée sur les locataires ne cesse d’augmenter, en particulier sur les personnes seules, les femmes, les familles monoparentales, les personnes âgées, racisées, en situation de handicap. Une large proportion de la population peine à répondre à ses besoins de base, notamment en matière de logement, si bien que le recours aux banques alimentaires est en forte hausse, de même que l’itinérance.
« Non seulement le gouvernement de la CAQ sous-investit dans le logement social, mais par son projet de loi 31 propose des mesures qui nuiront encore davantage aux locataires, affirme Dominique Daigneault, porte-parole du Comité intersyndical du Montréal métropolitain (CIMM). Jamais aussi peu de nouveaux logements sociaux n’ont été financés que sous le gouvernement actuel, ce qui est un scandale étant donné la poussée inflationniste et la montée de la précarité au sein de la population, y compris au sein des travailleuses et travailleurs syndiqués que nous représentons. Il est urgent de donner un coup de barre immédiat et de faire en sorte que tous les ménages qui en ont besoin aient accès à du logement social ou coopératif. »
« Il est urgent que l’État québécois reconnaisse et assume ses responsabilités à la lumière d’un fait fondamental : le logement est un droit humain, et non une marchandise. L’État a ainsi l’obligation de faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer le respect, la protection et la mise en œuvre du droit au logement. Il est aberrant qu’à travers ses projets législatifs, le gouvernement québécois provoque plutôt de nouveaux reculs de ce droit, exacerbant les inégalités sociales alors que la crise du logement prend des proportions catastrophiques », dit Laurence Guénette, porte-parole de la Ligue des droits et libertés.
Selon Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain, « Depuis 5 ans on demande des investissements plus importants et récurrents dans le logement social. La situation des locataires est de plus en plus précaire, en particulier pour ceux à faible et modeste revenus. Même si elle prévoit des investissements supplémentaires dans le logement social [et abordable], la mise à jour économique de cette semaine, n’offre pas de garantie quant au nombre de nouveaux logements qui seront sans but lucratif, ni par quel moyen ils seront concrètement financés, ni parmi eux, combien seront effectivement dédiés aux ménages à faible revenu. Or, pour que ça marche, ça prend de toute urgence un programme gouvernemental pérenne de logement social, qui se suffit à lui-même, Québec doit arrêter de négliger ce maillon essentiel de notre filet social. Le plan d’action gouvernemental en habitation, attendu incessamment, doit prévoir des objectifs de développement pluriannuel plus ambitieux et offrir des garanties sur l’existence d’un programme adéquat de logement social, avec des subventions suffisantes pour garantir leur réalisation rapidement. Plus généralement, il serait temps de doter le Québec d’une politique globale en habitation, basée sur la reconnaissance formelle du droit au logement, la protection et le développement du logement social et une meilleure protection des droits des locataires. »
Pour Cédric Dussault, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec : « Partout au Québec, les loyers explosent et les locataires étouffent. L’absence d’un réel contrôle sur les loyers et les tactiques d’évictions frauduleuses entretiennent un déséquilibre immense qui favorise la spéculation et avantagent les requins de l’immobilier. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement caquiste n’a fait qu’accentuer ce déséquilibre, et à cet égard, le projet de loi 31, qui représente un important recul pour les locataires, est le comble de l’indécence. Le Québec mérite mieux qu’un gouvernement et une ministre de l’Habitation qui ne sont que les représentants serviles des lobbys immobiliers. »
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