La Ville de Montréal est tenue, par un jugement de Cour, de construire une conduite pluviale pour détourner les eaux usées qui se déversent dans le ruisseau, ce qui aura pour effet de réduire de 96 % les apports en eau. Montréal est ici victime de l’incurie des villes de Côte-Saint-Luc et de Montréal-Ouest qui n’ont pas corrigé tous les raccordements inversés sur leur territoire. Leurs eaux contaminées s’écoulent ainsi sur le territoire de Montréal, dans le ruisseau.
Le MAMH connaît depuis longtemps ce problème des raccordements inversés qui fait en sorte que les eaux usées sanitaires ne sont pas raccordées au réseau d’égout et qu’elles se déversent dans la nature. Le Conseil du trésor exige par décrets, depuis au moins 2007, que de tels mauvais raccordements soient corrigés faute de quoi les municipalités n’obtiendraient plus de subventions pour des travaux d’infrastructures. Mais les deux Villes n’ont pas réglé le problème et le MAMH a continué de leur octroyer des subventions sans obligation de résultats, ni même sans contrôles. Il en est de même pour toutes les municipalités québécoises.
La pollution des eaux par de mauvais raccordements est un fléau bien connu depuis les années 80. Il faut creuser dans la rue ou sur les terrains privés pour modifier la tuyauterie et c’est pourquoi le Conseil du Trésor a décidé de rendre conditionnelle toute aide financière à la réalisation d’un plan d’action. De toute évidence, cette condition n’est pas respectée.
« Jamais une municipalité n’a été tenue de procéder à des travaux ou de respecter un simple plan d’action, c’est pathétique, de dire Alain Saladzius, président de Fondation Rivières. Nous avons écrit aux deux ministères. À l’Environnement, on nous répond que de détourner l’eau d’un ruisseau, ce n’est pas une intervention dans un cours d’eau et « qu’il n’a pas à se prononcer sur cet aspect ». Nous n’avons toujours pas eu de réponse des Affaires municipales. Aucune municipalité ne respecte les exigences du Conseil du Trésor. Nous avons donc déposé une plainte auprès du Commissaire au Développement durable ».
Entretemps, les Montréalais paieront 1,5 million de dollars pour des travaux qui ne serviront qu’à détourner la pollution sans l’éliminer à la source. Un prix payé pour le laxisme gouvernemental.
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