Montréal, 18 décembre 2017 — À l’occasion de la journée internationale des migrant-e-s ce 18 décembre, des membres de la communauté guinéenne faisant face à la déportation en appellent à une rencontre avec la mairesse Valérie Plante afin de discuter de la politique "Montréal ville sanctuaire". Presque un an après l’adoption de cette politique en février 2017, plusieurs membres de la communauté guinéenne font tout de même face à une déportation imminente vers la Guinée. Le Comité des guinéens pour un statut pour tous et toutes a invité Valérie Plante à une rencontre urgente et plus que nécessaire afin de discuter des mesures concrètes à accomplir afin de soutenir les personnes sans-statuts vivant dans l’enceinte de la ville de Montréal.
Ansou Barry,* un demandeur d’asile s’étant fait refusé le statut de réfugié, fait face à la violence et à de la forte persécution religieuse s’il se fait déporter vers la Guinée. "Je crains pour ma vie si on me renvoie en Guinée. Je suis maintenant chez-moi à Montréal et je demande à Valérie Plante de faire quelque chose pour moi et les personnes comme moi vivant dans cette ville," dit Ansou Barry.
Même si le gouvernement canadien estime que la Guinée est un pays sécuritaire où retourner, les demandeurs d’asile guinéens seront en grave danger s’ils sont forces d’y retourner en raison de violations des droits humains, d’instabilité régionale et du taux de chômage élevé dans le pays. "Nous espérons que Valérie Plante se démarquera de Denis Coderre et aidera à faire de Montréal une véritable ville sanctuaire pour les demandeurs d’asile.," explique Ansou Barry.
Au cours de la dernière année, le Québec a observé une augmentation du nombre de personnes réfugiées demandant l’asile au Canada. Depuis décembre dernier, les demandes d’asile faites par de nombreux membres de la communauté guinéenne montréalaise ont été refusées en masse. Ceux et celles dont les demandes ont été refusées et qui font présentement face à des menaces de déportation avaient présenté leurs demandes dans un contexte où les déportations vers la Guinée étaient ralenties par l’épidémie d’Ebola de 2013 à 2016.
"Les vies des demandeurs d’asile guinéens sont en danger si ceux-ci sont forcés de retourner en Guinée. Quelques membres du comité étaient jadis des membres actifs de l’opposition et ont été forcés de fuir le pays, alors que les vies de certains autres ont été menacées par leurs propres familles. Qu’est-ce que Valérie Plante fera pour eux ?," dit Mostafa Henaway du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.
En février 2017, le gouvernement Coderre a instauré une politique de ville sanctuaire qui a été critiquée comme étant limitée et symbolique par les organismes communautaires, ainsi que par Valérie Plante elle-même. Des centaines de villes sanctuaires existent déjà aux État-Unis et, plus récemment, des politiques de villes sanctuaires ont été instaurées à Toronto, Hamilton et Vancouver. Il y a au moins 50 000 migrants sans papiers à Montréal.
"Est-ce que Valérie Plante peut appeller Montréal une ville sanctuaire si les demandeurs d’asile continuent d’être déportés et si des membres de la communauté montréalaise ayant un statut d’immigration précaire n’ont aucun accès aux services publiques tels que les soins médicaux ? Montréal est-elle réellement une ville sanctuaire si la police de Montréal continue de collaborer avec l’Agence des services frontaliers du Canada ?," demande Mostafa Henaway.
Source :
Comité des guinéens pour un statut pour tous et toutes
Un message, un commentaire ?