Par redaction le Dimanche 14 janvier 2018,
Le "Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism" révèle que 145000 des 295 000 jeunes de moins de 18 ans auscultés à Fukushima présentent des déficits thyroïdiens et des risques de cancer de la thyroïde. Soit 49 % ! Ce sont les résultats de l’examen échographique thyroïdien dans les trois ans après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. L’enquête sur la santé à Fukushima (Fukushima Health Management FHMS) atteste de l’horreur nucléaire.
Le cancer de la thyroïde infantile est particulièrement préoccupant depuis l’explosion en mars 2011 de la centrale nucléaire de Fukushima-Daïchi au Japon, tout comme l’est l’état de santé de la population, notamment des enfants, depuis l’explosion en avril 1986 de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine.
2016-03-12_enfant-thyroide_Fuushima.pngObtenir des données analytiques de référence de l’impact sur les enfants, notamment de l’état de leur thyroïde, permet ainsi de cerner le terrifiant de la radioactivité sur la vie humaine et plus généralement sur le vivant. Et le crime que représente la mise en œuvre du principe de la destruction atomique. Ces enquêtes sanitaires permettent aussi un suivi de la santé des victimes et d’effectuer des examens ultérieurs. Pas étonnant donc que les pouvoirs publics et le lobby nucléaire ne se précipitent pas pour les diligenter. Et quand ils sont contraints de le faire sous la pression des habitants et des populations : les biais, erreurs voire trucages sont nombreux et édulcorent les résultats.
Aussi lorsqu’une revue scientifique de référence publie les résultats d’une enquêtes sanitaires de grande ampleur le voile de l’obscurantisme fanatique pro-nucléaire se déchire et révèle la monstruosité.
Ainsi de octobre 2011 à mars 2014, 294.905 jeunes personnes âgés de 18 ans ou moins lors de la catastrophe nucléaire mondiale de Fukushima-Daïchi au Japon ont volontairement subi une échographie thyroïdienne dans le cadre de l’enquête sanitaire "Fukushima Health Management" (FHMS). Un deuxième examen de confirmation a été réalisé sur 2 032 personnes.
Les scientifiques ont analysé la répartition par âge et par sexe des résultats des examens des enfants et des adolescents.
Des kystes thyroïdiens, des nodules et des cancers cytologiquement suspects ont été détectés chez 68 009 garçons et adolescents et sur 73 014 petites et jeunes filles sur un total de 294.905 jeunes examiné-es.
. La prévalence et la taille des kystes thyroïdiens, des nodules et des cancers ont été analysées en fonction de l’âge et du sexe.
. Le taux de détection des nodules thyroïdiens et du cancer augmente en fonction de l’âge
. Les kystes thyroïdiens atteignent un sommet vers l’âge de 11-12 ans
. Le sexe a affecté la prévalence des nodules thyroïdiens et des cancers après le début de la puberté, une petite différence se révélant dans celle des kystes.
Les scientifiques ont ainsi clarifié ce que représente ce taux de détection de cancer de la thyroïde en terme de pourcentage de victimes de la radioactivité au terme d’à peine quatre années et celui de la proportion des jeunes qui ont des nodules thyroïdiens et des kystes qui, variant considérablement selon l’âge, entraîneront de futurs cancers et en tout état de cause des vies mutilées et volées.
Et ce n’est qu’un résultat partiel d’autant qu’il n’y a pas que la thyroide à être affectée par la radioactivité et il n’y a pas que des jeunes non plus en ce monde.
Malgré ces travaux scientifiques - ou plutôt pour les masquer - les nucléocrates utilisent toutes les cordes de leur manipulation mentale et le noyautage des sociétés et institutions humaines. Ils déversent à tour de bras, sur les deniers des contribuables-usagers, un flot ininterrompu de subventions en direction des associations de toutes natures, des fédérations et clubs sportifs notamment.
Ignominies sportives : des aliments de Fukushima seront servis aux athlètes et participants aux J.O de 2020 à Tokyo
Les organisateurs des jeux Olympiques de Tokyo 2020 - business is business - s’efforcent de museler les craintes et oppositions suscitées par la tenue de J.O dans un pays victime d’une catastrophe nucléaire toujours en cours. Le porte-parole du comité d’organisation Tokyo 2020 n’a pas hésité ainsi à déclarer que "la remise en état des régions frappées par le désastre est un important pilier de nos jeux".
Tokyo-2010_Stadium-one-of-the-proposed-Olympi.jpgNégationnistes de la contamination radioactive pérenne de la région de Fukushima et au-delà de celles de Miyagi et Iwate, méprisant les victimes, les pseudos dépositaires de l’esprit sportif de Pierre de Coubertin ont déjà mitonné le statut de cobaye des athlètes de haut niveau et même du C.I.O. "En proposant de la nourriture en provenance des trois préfectures atteintes par le catastrophe, nous espérons balayer la réputation non justifiée des aliments de ces régions et contribuer à leur réhabilitation" a déclaré l’un des porte-parole.
Les organisateurs nippons ont donc prévu de servir des mets fins provenant du nord-est de l’archipel nippon frappé par la catastrophe nucléaire au Comité international olympique (CIO) en visite de trois jours et en présence des gouverneurs des trois préfectures (dîner de mi-décembre 2017).
C’est aussi l’un des moyens sordides élaborés pour permettre ou contraindre les 54 pays qui ont interdit l’importation chez eux de produits alimentaires japonais à revenir sur cette interdiction adoptée pour des raisons de santé publique. Pour le responsable du ministère japonais de l’Agriculture Maiko Kubo, ce n’est que "par peur" que ces pays ont agi. Exit la contamination radioactive des vastes zones de territoires agricoles, d’élevages et de pêches. Et ça marche puisque six ans après la catastrophe, 25 pays ont complètement mis fin à leur interdiction d’importation des denrées japonaises, l’Union européenne allant encore "assouplir" ses contrôles et ayant déjà renoncé à exiger des certificats pour le riz cultivé dans la région de Fukushima.
Mais tous ne se plient pas au diktat. La Chine, pays en proximité du Japon, n’est pas dupe et interdit toujours l’importation d’aliments provenant de 10 préfectures du Japon, tandis que Taïwan interdit celle de produits de cinq régions. Les produits alimentaires des zones affectées sont soumis à des contrôles sanitaires avant d’être mis sur le marché. Un petit nombre d’aliments produits dans la région de Fukushima, tels les légumes de montagne, sont toujours interdits au Japon.
Tokyo 2020 : masquer le crime et rendre invisibles les victimes du nucléaire
Les organisateurs de Tokyo 2020 s’efforcent d’impliquer les administrations et élu-es des régions contaminées dans la préparation des jeux Olympiques. La joie sportive et la liesse populaire doit être partout. Le sport anoblit. En toute logique sordide donc, en mars, la préfecture de Fukushima s’est vue chargée d’accueillir les compétitions de baseball. Elle pourrait même organiser le match d’ouverture.
Et pour faire bonne mesure nationaliste de dissimulation radioactive, Kengo Kuma le concepteur-architecte du nouveau stade national a déclaré espérer que pour ce site phare des rencontres sportives internationales de 2020, il pourrait utiliser du bois venant des régions contaminées par la catastrophe atomique. Sportifs et publics accepteront-ils de se rendre complices (et victimes à terme) de tels agissements ?
La taille et la croissance des singes de Fukushima affectées
Dans un article de novembre 2017 la revue scientifique "Scientific Reports" de "Nature" publie le résultat de mesures d’évaluation des singes de la ville de Fukushima, situés à 70 km de la centrale nucléaire explosée. Les auteurs ont mesuré les dimensions de 62 fœtus de macaques japonais abattus et les ont pesés. 31 avaient été conçus avant la catastrophe nucléaire et ses retombées radioactives et 31 après. Résultats : les 31 fœtus conçus après les explosions atomiques ont une boîte crânienne plus petite par rapport à leur taille que ceux conçus avant. Leurs poids est aussi plus faible. La quantité de césium dans la chair des mères a révélé que toutes étaient contaminées à des niveaux variables.
2017_Japon_macaque_singe.jpgDifférentes pistes d’explications de ces retards de croissance ont été envisagées et explorées : une modification du régime alimentaire des mères du à une modification du climat ou des nutriments. Mais les chercheurs n’ont trouvé aucune différence dans les indices de graisse corporelle des génitrices. Une comparaison avec d’autres singes vivant plus loin aurait pu fournir une autre piste d’explication mais il n’a pas été possible de trouver des singes abattus dans des zones voisines non-contaminées. Il n’y a en effet que dans la ville de Fukushima que des centaines de singes sont abattus.
Même si cette étude ne constitue pas une preuve définitive de l’origine de ces atrophies et retards de croissance, les auteurs ne voient pas d’autre cause que la radioactivité. D’autant que les singes de la ville de Fukushima ne souffrent d’aucun stress post-traumatique lié à la catastrophe nucléaire (explication mise en avant par les autorités pro-nucléaire pour faire croire que c’est le stress qui rend malade les populations victimes de la radioactivité). D’autant moins aussi que cette même équipe de chercheurs avaient déjà démontré dans une précédente publication que le système immunitaire des singes avait été affecté par les rejets radioactifs.
J.R
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sources : Le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, jc.2017-01603 (14 December 2017) https://academic.oup.com/jcem/advance-article/doi/10.1210/jc.2017-01603/4630428 . http://fukushima.eu.org/taille-croissance-singes-de-fukushima-affectees/ .
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