L’AREQ tient d’abord à souligner qu’elle souscrit à la volonté de la Caisse de contribuer au développement économique du Québec. Des objectifs de rendements prudents ne sont pas incompatibles avec la volonté de la Caisse d’investir dans des entreprises et des projets ici, comme elle le fait ailleurs dans le monde.
L’Association craint toutefois que la Caisse soit tentée d’entraîner les épargnants dans des choix d’investissements précipités ou risqués. À cet égard, rappelons que la Caisse a mis cinq ans à éponger les pertes historiques de 40 milliards de dollars réalisées en 2008. Le fonds du RREGOP, qui est le plus important actif sous gestion de la Caisse, avait alors été durement touché, avec des conséquences importantes autant pour les personnes retraitées que futures retraitées de l’État.
Aussi, compte tenu que les administrateurs de la Caisse sont nommés par le gouvernement, il existe un risque, bien réel, qu’elle soit soumise à des pressions politiques, directement ou indirectement, pour appuyer des projets d’infrastructures qui autrement seraient écartés. Pour l’AREQ, les paroles rassurantes exprimées par le PDG de la Caisse et par le premier ministre ne sont pas suffisantes, elles doivent s’accompagner de toutes les mesures nécessaires pour assurer l’indépendance de la Caisse.
« Nous disons oui au développement économique, mais nous disons fermement non au gambling avec notre bas de laine. Nous exhortons donc la Caisse à la plus grande prudence pour éviter de mettre nos économies à risque, comme elle l’a fait dans un passé récent. Aussi, nous demandons au gouvernement de renforcer l’autonomie de la Caisse pour la mettre à l’abri de toute influence politique », souligne le président de l’AREQ, Pierre-Paul Côté.
L’AREQ suivra donc de près la concrétisation de l’entente entre la Caisse et le gouvernement. Aussi, elle demandera à être entendue pour exprimer le point de vue des personnes retraitées au moment de l’étude d’un projet de loi permettant la création de la filiale CDPQ Infra.
À propos de l’AREQ
Fondée en 1961, l’AREQ compte plus de 56 000 personnes membres, partout sur le territoire québécois. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).