La CSQ comprend mal qu’on puisse laisser des propriétaires de garderies privées subventionnées empocher des profits faramineux en vendant leur permis, mais critiquer des organismes sans but lucratif qui favorisent le développement des enfants. « Je rappelle que les CPE sont des entreprises issues de l’économie sociale qui ne peuvent pas générer de profits, contrairement aux garderies privées. Les CPE sont administrés par un conseil d’administration composé majoritairement de parents bénévoles ayant un rôle décisionnel, alors que ce n’est pas le cas au privé », soutient Louise Chabot.
La qualité des services en chiffres
Majoritairement composé de femmes, le personnel des CPE jouit de meilleures conditions de travail qu’au privé. Il y a donc moins de roulement de personnel, plus de stabilité et une meilleure cohésion d’équipe pour les services aux enfants. De plus, les données du ministère de la Famille, pour l’année 2014-2015, révèlent que les éducatrices des CPE sont mieux formées que celles des garderies privées. En CPE, pour chaque éducatrice non formée, on en retrouve 4,5 formées et seulement 2,6 en garderie privée. Avoir des éducatrices mieux formées, ça se traduit évidemment par un meilleur service aux enfants.
Les données sur le nombre de plaintes sont aussi éloquentes. En 2014-2015, pour 86 770 places en CPE, 358 plaintes seulement ont été effectuées. Avec 43 549 places, les garderies privées ont fait l’objet de 1 666 plaintes. Les CPE ont été l’objet de 4,1 plaintes par 1 000 enfants alors que pour les garderies privées, c’est 38,2 plaintes par 1 000 enfants. Pour les plaintes concernant la sécurité, seulement 0,7 plaintes par 1000 enfants en CPE et 15,3 plaintes par 1 000 enfants au privé. La qualité se reflète aussi dans les installations. À ce niveau également, la supériorité des CPE est indéniable.
L’éducation dès la petite enfance
« On peut difficilement parler de qualité de services identiques pour le public et le privé. Une bonne partie de l’écart des coûts s’explique par de meilleures conditions de travail, et ce pour des femmes, en grande majorité, qui ne font pas de gros salaires. Peu importe les prétentions des tenants de la calculette, de bonnes conditions de travail pour les travailleuses des CPE se reflètent automatiquement dans les services aux enfants, constate la présidente de la CSQ. Il faut concevoir les services de garde à l’enfance comme la première étape des services d’éducation. Le Québec a tout avantage à comprendre l’importance de ces services et à investir dans ses enfants. Tout ça demande plus qu’une comparaison entre quelques colonnes de chiffres et des conclusions tirées à la hâte. L’éducation à la petite enfance est un investissement pour l’ensemble de la société », conclut Louise Chabot.