Montréal, le 11 novembre 2008. – « En associant le cours d’éthique et de culture religieuse à l’interdiction d’arborer des sapins de Noël dans les classes, le chef de l’Action démocratique du Québec, Mario Dumont, dit des grossièretés et fait preuve une fois de plus de simplisme et d’amateurisme. Nous lui demandons aujourd’hui de cesser de dire n’importe quoi sur les écoles du Québec », s’insurge le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent.
La CSQ est très défavorable au moratoire proposé par M. Dumont. Elle tient à rappeler que, avec la Commission Bouchard-Taylor, le Québec s’est donné un forum de discussion pour réfléchir à l’identité québécoise et a abordé la question de la place de la religion dans l’espace public. Pourtant, il faut rappeler que le parti de M. Dumont n’a pas daigné se présenter ni acheminer un mémoire pour prendre part à ce débat de société alors même qu’il avait mis le feu aux poudres. « Comment doit-on comprendre ce nouveau soubresaut identitaire de la part de M. Dumont ? Il devrait savoir qu’à jouer avec le feu, on risque de se brûler », ajoute Réjean Parent.
Ratatiner les enjeux de l’école au contenu d’un programme
« Plutôt que de se faire le porte-voix d’une minorité de personnes au discours passéiste, et de s’attarder au seul contenu d’un cours, l’ADQ devrait se presser de nous présenter ses engagements en éducation. Quelles sont ses propositions pour améliorer l’école québécoise, pour contrer le sous-financement de nos écoles, de nos cégeps et de nos universités pour enrayer le décrochage scolaire et pour améliorer le taux de diplomation ? », questionne le représentant syndical.
Un large consensus dans la société civile
La CSQ rappelle que l’école québécoise laïque a fait l’objet d’un large consensus dans la société civile et a été appuyée par de nombreux intervenants, dont la Commission Bouchard-Taylor, le Conseil supérieur de l’éducation, le Comité sur les affaires religieuses et la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse qui le réclamaient depuis des années. De plus, plusieurs sondages ont déjà indiqué une préférence des citoyennes, des citoyens et des parents pour un enseignement culturel des religions qui s’adresse à tous les élèves.
L’ouverture aux autres
La CSQ considère que la mise en place du nouveau cours d’éthique et de culture religieuse constitue une avancée en matière de laïcité, d’ouverture aux autres et de respect, sans division des enfants sur la base de leurs croyances et dans un contexte de dialogue et de recherche d’éthique.
« Concernant l’implantation du cours dans les écoles depuis septembre dernier, il est évident que cela ne s’est pas fait sans certains heurts, notamment au niveau du matériel et de la formation, mais de là à prétendre que "les enfants ont été les cobayes de dérapage bureaucratique", il ne faut pas charrier. Ses phrases-chocs et ses clips incendiaires ne constituent certainement pas le bon moyen pour maintenir un climat serein dans nos écoles », de conclure Réjean Parent.
Profil de la CSQ
La CSQ représente quelque 160 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.