La ministre a affirmé que [les gens] allaient sortir plus riches, puisque l’espèce de bonification de 129$ coupée sera remplacé par une bonification de 195$. Amélie Châteauneuf explique en quoi les propos de la ministre sont trompeurs : « Cela est faux, puisqu’un programme d’employabilité n’est pas l’équivalent d’un programme d’aide sociale. N’importe quel avocat vous le dira : ce sont deux programmes très différents, car l’aide sociale est un droit universel à durée indéterminée, alors que les programmes d’employabilité ont une fin et qu’il n’y a pas de droit de recours en cas de refus. Il y a pire que d’appauvrir les pauvres : c’est d’appauvrir les pauvres en mentant à la population pour faire croire que cela n’arrive pas. Nous dénonçons le manque d’honnêteté dont continue à faire preuve la ministre ».
La ministre est certaine qu’elle n’échappera personne dans l’application de la réforme, mais lors de la rencontre qu’elle a eu avec le FCPASQ le 7 mars dernier, les représentantes des personnes assistées sociales lui ont amené plusieurs exemples de situations où des personnes « tomberaient entre les deux programmes » et la ministre n’avait rien à répondre.
« La ministre a indiqué qu’elle ferait des suivis individuels. Comment vas t’elle faire le suivi des 13 500 personnes ou familles qui seront touchées par sa réforme ? Elle ne sera pas capable de s’occuper individuellement de toutes les personnes qui tomberont entre les deux programmes (programme d’aide sociale et programme d’employabilité). Malgré ce qu’elle croit, la ministre Maltais n’est pas omnipotente et ce sont les lois et les règlements qui font qu’un citoyen est protégé contre l’extrême pauvreté, pas les promesses d’une ministre qui a déjà brisé plusieurs engagements depuis qu’elle est responsable de l’aide sociale. Comment la ministre va t’elle s’assurer que personne n’est échappée lorsqu’elle ne sera plus responsable de ce dossier ? », se questionne Amélie Châteauneuf.
La ministre Maltais a reconnu, lors de sa rencontre avec le FCPASQ, qu’elle n’avait pas à couper les prestations des personnes avant de leur offrir un programme d’aide à l’emploi. En effet, dans le système actuel, toute personne qui participe à un programme d’aide à l’emploi se fait déjà retirer son allocation pour contraintes temporaires de 129$. Le FCPASQ demande à la ministre de mettre en place son projet de parcours d’aide à l’emploi personnalisés, sans effectuer des coupures dans le système d’aide sociale.
Amélie Châteauneuf affirme : « Les personnes assistées sociales auraient aimé avoir l’occasion de donner leur point de vue à Tout le monde en parle, mais les responsables de l’émission ont plutôt choisi de donner uniquement une tribune à la partie ayant déjà le plus de pouvoir. Malgré tout, le FCPASQ entend accentuer rapidement ses moyens de pression pour que la ministre recule et ainsi empêcher ces coupures qui sont les plus importantes des dix dernières années ».
Le 13 mars 2013, des manifestations se tiendront à Montréal, à Québec et à Sherbrooke. Par la suite, le FCPASQ organisera d’autres actions, dont une distribution massive de tracts dans la circonscription de la ministre (Taschereau) afin d’informer les citoyens et citoyennes du recul important des droits sociaux qu’elle entend créer avec sa réforme et de l’appauvrissement des personnes qui en résultera.