Le regroupement s’inquiète de la gravité et de la profondeur des crises que connaît présentement le Québec. À son avis, l’une des illustrations les plus convaincantes, est le nombre de ménages qui se sont retrouvés en sérieuses difficultés, aussi bien durant qu’après la période des déménagements du 1er juillet 2021. Selon l’organisme de défense du droit au logement, la situation s’est sérieusement détériorée au cours de la pandémie, à cause de la hausse fulgurante des loyers, ainsi que de l’accroissement du nombre d’évictions de locataires.
Le FRAPRU déplore les décisions prises par le gouvernement caquiste en matière de logement. D’abord, depuis les élections de l’automne 2018, il a annoncé que 500 nouveaux logements sociaux et communautaires dans le programme AccèsLogis. Alors que les voix se multipliaient pour y réclamer un réinvestissement majeur et immédiat, la mise à jour économique et financière présentée le 25 novembre dernier annonçait plutôt la production de 2200 logements « abordables » d’ici 2026, dans un nouveau programme. « Ce n’est pas en subventionnant la construction de logements locatifs privés que le gouvernement contribuera à sortir de la spirale inflationniste actuelle des loyers », s’indigne la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme. « Mais cet objectif serait atteint avec une nouvelle programmation ambitieuse de logement social et communautaire, autant sous forme de coopératives et d’organismes sans but lucratif d’habitation que de HLM, d’abord parce que les locataires à faible revenu y paient un loyer fixé en fonction de leur revenu, mais aussi parce que le loyer payé par les autres locataires tend, au bout d’une certaine période, à se distancer à la baisse des loyers du marché environnant », poursuit-elle.
Le FRAPRU rappelle d’autre part que les habitations réalisées avec des programmes comme AccèsLogis ne sont pas destinés à être revendus pour encaisser un profit ; elles appartiennent à la collectivité, que ce soit sous forme de propriété publique ou communautaire ; la spéculation y est impossible. « Leur impact n’est donc pas qu’immédiat, mais à long terme, puisqu’elles pourront loger bien d’autres générations de locataires en difficulté », peut-on lire à ce sujet dans son mémoire au ministre des Finances.
Pas de Québec résilient sans un plus fort pourcentage de logements sociaux
Les consultation pré budgétaires 2022 de Québec se tiennent sous le thème « Un Québec résilient et orienté vers l’avenir ». Selon la porte-parole du FRAPRU, pour construire cette résilience collective, « le gouvernement doit justement reconstruire le filet social en optant pour le logement social, alors que de nombreux locataires se retrouvent devant des choix inhumains, comme couper dans d’autres besoins essentiels, ou encore se retrouvent littéralement à la rue, parce que sans alternative face aux loyers trop chers du marché privé ». Or, le Québec manque cruellement de logements coopératifs, sans but lucratifs et publics ; ils représentent à peine 11% de l’ensemble des logements locatifs. « Face aux dangers encourus par les dérèglements climatiques et leurs conséquences prévisibles sur les habitations et les milieux de vie, le Québec doit mettre les ménages les plus vulnérables à l’abri ; et pour cela également, ça prend beaucoup plus de logements sociaux », conclut Véronique Laflamme.
On peut lire le mémoire complet du FRAPRU et ses recommandations en téléchargeant son mémoire.
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