La présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, a profité de l’ouverture aujourd’hui du congrès de son organisation syndicale à Québec pour faire le bilan de Gaétan Barrette à titre de ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec. Un portrait plutôt sombre dressé par la leader syndicale qui a parlé de Gaétan Barrette comme étant certainement « l’un des pires ministres de la Santé que le Québec ait connus ».
Une réforme qui a profité au ministre
Claire Montour a soutenu que les quatre dernières années ont été parmi les plus difficiles qu’a dû traverser le personnel de la santé. « Notre réseau public a été poussé et jeté dans la tourmente par celui qui avait plutôt comme devoir et responsabilité d’en assurer la bonne marche. Il a fait exactement le contraire », a dénoncé la présidente de la FSQ-CSQ en parlant du ministre.
Cette dernière va même plus loin en soutenant que Gaétan Barrette est l’un des rares qui a tiré profit de sa réforme. « Le ministre a modifié en profondeur l’ensemble des structures de notre système public à seule fin de concentrer entre ses mains tous les pouvoirs sans aucun égard aux conséquences pour la population comme pour le personnel. Il a réussi à devenir le plus puissant ministre de la Santé et des Services sociaux de l’histoire du Québec en bousculant tout le monde et en faisant disparaître toute forme de démocratie dans le réseau. C’est pitoyable », a commenté Claire Montour.
Aveuglement volontaire pour le ministre ?
Elle renchérit en déplorant que cette réforme, qui a frappé durement le personnel de plein fouet, a également été néfaste pour la population, comme s’en inquiétait la protectrice du citoyen. « Il n’y a plus que Gaétan Barrette pour croire aux bienfaits de sa réforme, malgré les faits qui le contredisent jour après jour. C’est ce qu’on appelle de l’aveuglement volontaire ou de l’incompétence. À moins qu’il ne soit plus capable de faire la différence entre la réalité et ce qu’il voudrait que soit la réalité », questionne Claire Montour.
Un isolement malsain pour le personnel de la santé
Dans un contexte aussi difficile pour le réseau public de santé et son personnel, la présidente de la FSQ-CSQ croit que les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes doivent plus que jamais résister à la tentation du repli sur soi.
« Ce n’est pas en rejetant la solidarité des autres travailleuses et travailleurs du secteur public pour s’isoler entre nous, professionnelles de la santé, que nous serons suffisamment fortes pour empêcher le gouvernement de dilapider ce bien commun qu’est notre système public de santé et de services sociaux. Le défi qui se pose devant nous va bien au-delà de nos seules conditions de travail. C’est l’avenir de notre système public de santé qui est en jeu et cela dépasse largement nos intérêts professionnels », explique Claire Montour.
Pour elle, il ne fait aucun doute que la menace est réelle alors qu’encore récemment, lors de son passage devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Gaétan Barrette a promis « d’ouvrir encore plus grandes les portes » des établissements de santé aux entreprises privées.
Un réseau public à reconquérir
La présidente de la FSQ-CSQ a terminé son allocution en invitant ses membres à se mobiliser et à se mettre en marche pour reconquérir notre réseau public de santé et de services sociaux.
La FSQ-CSQ est en congrès aujourd’hui et demain au Manoir Victoria, à Québec.
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