Dans ce rapport, le premier du genre au Canada, les politiques de 16 ministères et organismes fédéraux ont été évaluées d’après leur capacité à favoriser une communication ouverte, à protéger contre l’ingérence politique, à permettre une libre expression et à protéger les divulgateurs d’actes répréhensibles. Tous les ministères et organismes, sauf un, ont reçu une note égale ou inférieure à C. Quatre ont reçu une note de F. En comparant ces notes à celles obtenues par les agences fédérales des États-Unis, un seul ministère canadien se hisse au-dessus de la moyenne américaine : « Les politiques concernant les médias ne contiennent pas les éléments de base permettant une communication ouverte entre les scientifiques de la fonction publique fédérale et les médias. Cela pourrait empêcher les scientifiques d’informer le public sur des enjeux importants tels que la sécurité des médicaments ou les changements climatiques », d’après Katie Gibbs, directrice générale d’ED et co-auteure du rapport.
Ces constats surviennent dans la foulée d’allégations selon lesquelles le gouvernement censurerait ses scientifiques, ainsi que d’un récent sondage (http://www.pipsc.ca/portal/page/portal/website/issues/science/bigchill) rapportant que les scientifiques eux-mêmes perçoivent d’importantes entraves à leur liberté d’expression.
« Les scientifiques du gouvernement fédéral sont des fonctionnaires possédant un savoir-faire essentiel », d’après Arne Mooers, professeur en biodiversité à Simon Fraser et conseiller dans la préparation du rapport. « Il faut les encourager à informer le public dans leurs domaines d’expertise, car seul un public informé est en mesure d’évaluer le bien-fondé des actions proposées par le gouvernement qu’il a élu. Renforcer la communication entre les scientifiques et le public, c’est renforcer notre démocratie. »
La version électronique du rapport et plus d’informations sont disponibles en ligne : www.evidencefordemocracy.ca/les-scientifiques-sont-ils-libres-de-sexprimer