Dans son rapport, la Commission Laurent a entendu les préoccupations de longue date de la CSD et des familles d’accueil membres des ADREQ (CSD).
« Ça fait longtemps qu’on porte le combat des familles d’accueil, il y a urgence d’agir ! Le gouvernement doit mettre en œuvre les recommandations de la commission Laurent. Il faut que ça bouge et rapidement. On est très heureux que la commission nous ait entendus, mais on le sera réellement lorsque les changements législatifs seront en place », affirme Luc Vachon, président de la CSD.
Les dangers de la confidentialité
La CSD et les ADREQ (CSD) ont dénoncé, lors de leur passage à la commission, que les exigences de la loi et les cadres de référence par rapport à la confidentialité des dossiers des enfants placés dans nos familles d’accueil sont non seulement un frein à la qualité des soins qu’on peut offrir aux enfants ; mais constituent un danger pour eux et pour toute la famille.
« Ne pas être au courant des problématiques des enfants dont on a la charge nous empêche de puiser rapidement dans tous nos savoir-faire. Travailler en équipe de façon éclairée, c’est vital pour les familles d’accueil », résume Diane Thomas, famille d’accueil et présidente de la section des ADREQ-CSD.
Dans son rapport, la Commission Laurent reconnaît le problème. Parmi les recommandations, on y retrouve l’établissement de lignes directrices concernant les règles de confidentialité pour guider les intervenants sur l’information à transmettre dans l’intérêt de l’enfant.
« On espère que la réforme de la Loi sur la protection de la jeunesse, qui est prévue à l’automne, va prévoir des assouplissements à la confidentialité pour qu’on agisse en toute connaissance de cause et avec tous nos outils pour veiller au bien-être et à la progression des enfants qui nous sont confiés », d’ajouter Mme Thomas.
Le passage à la vie adulte
La CSD et les ADREQ (CSD) ont soulevé leurs inquiétudes concernant le passage à la vie adulte, notamment le fait que les services s’arrêtent à l’âge de 18 ans. Dans ses recommandations, la commission Laurent propose de continuer le placement en famille d’accueil, avec le consentement du jeune, jusqu’à l’âge de 21 ans, en plus de continuer d’apporter un soutien aux jeunes jusqu’à 25 ans.
« Trouver un logement, un emploi, subvenir à tous ses besoins, affronter tous ses chambardements et les insécurités d’être laissé à eux-mêmes ; pour un jeune de la DPJ, c’est le lancer à la mer sans gilet de sauvetage. Comme famille d’accueil, qui connaît bien le parcours de chaque enfant on sait que le chiffre 18 ans ne vient pas avec une baguette magique qui guérit toutes les séquelles des enfants parce que déjà, ils arrivent avec beaucoup de retard à plus d’un point de vue. On veut continuer d’aider nos jeunes qui le demandent et il le faut, mais lorsqu’on le fait, nous n’avons plus aucun soutien. La réforme promise par le ministre Carmant doit aller dans ce sens », conclut Diane Thomas.
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