La pétition a été déposée ce matin à l’Assemblée nationale par la députée de Taillon et porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins, Diane Lamarre.
Une menace envers la transparence
La présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, rappelle qu’il s’agit d’un dangereux recul démocratique imposé par le gouvernement Couillard : « L’abolition du poste de Commissaire à la santé et au bien-être est une attaque à la démocratie et représente une menace à la transparence de nos institutions publiques. Quand on sait à quel point le ministre de la Santé et les gestionnaires du réseau sont de plus en plus réticents à répondre aux demandes d’accès à l’information, le commissaire joue un rôle essentiel pour évaluer, voire questionner, les choix du gouvernement concernant notre système public de santé. Les analyses du commissaire permettent de visualiser les conséquences concrètes, et parfois désastreuses, qu’ont les décisions du ministre dans le réseau », soutient la présidente de la FSQ-CSQ.
Un manque flagrant d’indépendance
Pour sa part, le vice-président de la F4S-CSQ, Billy-Sam Roy, déplore que le ministre Barrette justifie l’abolition en insistant sur le fait que le ministère de la Santé et l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux pourront faire le travail : « Le ministre Barrette nous dit que ce sera son propre ministère et un organisme qui en relève qui seront chargés d’analyser leurs propres décisions ? Ça n’a pas de sens. La population du Québec doit pouvoir compter sur l’expertise d’une personne qui est en mesure d’évaluer, de façon critique et indépendante, les impacts des décisions du gouvernement sur l’accès aux soins et services de qualité », déclare le vice-président de la F4S-CSQ.
La FSQ-CSQ et la F4S-CSQ rappellent que le commissaire a produit une trentaine de rapports sur différents enjeux du milieu de la santé, notamment, les coûts des médicaments. De plus, le commissaire avait plusieurs chantiers en cours, notamment sur la révision du mode de rémunération des médecins, et les deux fédérations se questionnent sur ce qu’il adviendra de ceux-ci.
L’importance d’un observateur compétent et neutre
« Les citoyens et citoyennes du Québec sont inquiets de ce qui se passe et malheureusement ils ont raison de l’être. Il est essentiel que des experts compétents et neutres puissent surveiller ce qui se passe dans un milieu aussi important que celui de la santé et des services sociaux. Pour plusieurs raisons, à commencer par le fait que les enjeux y sont fondamentaux puisque c’est la qualité et l’accessibilité des soins assurés à la population qui sont en jeu », ajoute Claire Montour.
Billy-Sam Roy renchérit en rappelant que « ce ministère est celui qui monopolise la plus grande part du budget du gouvernement, il va donc de soi qu’on ne peut pas faire une confiance aveugle au ministre Barrette avec les nombreuses réformes questionnables qu’il impose depuis son arrivée à la santé », conclut le vice-président de la F4S-CSQ.