Pour Amir Khadir, l’annonce du changement de poste de Pierre Beaudoin ce matin est largement insuffisante. Bombardier doit annuler carrément la décision irresponsable de ses dirigeants qui se sont votés des bonis et salaires de 43 millions $. « Le 1 milliard US d’investissements en fonds publics devait servir à sauver l’entreprise et les emplois, pas être détourné au profit des dirigeants qui veulent s’enrichir tout en coupant des emplois ! Ils font aussi d’un grave mépris envers leurs propres actionnaires. Ceux-ci s’attendent à des gestes visant la survie de l’entreprise et non à une politique de rémunération qui détourne l’aide publique à d’autres fins que prévus », affirme-t-il.
Le député a rappelé que plusieurs actionnaires majeurs de Bombardier dont la CDPQ, le Fonds de solidarité FTQ, l’OIRPC, Teachers et le BCIMC ont annoncé qu’ils voteront contre la politique de rémunération ainsi que la réélection de Pierre Beaudoin à la présidence du conseil d’administration.
« Devant la manœuvre trompeuse de Pierre Beaudoin, qui feigne de se retirer ce matin, il faut insister auprès de Bombardier que c’est la politique de rémunération qui est scandaleuse. Le public est en droit de s’attendre à des balises pour que jamais plus l’aide publique soit détournée pour l’enrichissement personnel des dirigeants de la compagnie qui est sur assistance publique depuis 50 ans ! » souligne le député solidaire.
« Plusieurs investisseurs institutionnels importants sont d’avis que la haute direction de Bombardier a dépassé les bornes et que la famille Beaudoin-Bombardier doit céder sa place dans la gestion de l’entreprise. Malheureusement, grâce aux actions à votes multiples, les Beaudoin qui ne possèdent qu’une petite portion des actions, contrôlent la majorité des votes à l’assemblée. L’histoire récente de Bombardier démontre que cette structure de vote est injuste pour les actionnaires et toxique pour les décisions d’affaires. Ils sont maintenant complètement isolés, ils n’ont plus la légitimité pour continuer à gérer Bombardier comme une possession personnelle. », a poursuivi M. Khadir.
« Enfin, on ne peut pas oublier la responsabilité des ministres libéraux dans ce dossier. Ils ont manqué de rigueur lors de la négociation de l’entente avec Bombardier. Ils ont manqué de vigilance par la suite et se sont montrés passifs et complaisants devant le scandale des bonis. Pourquoi avoir fait le choix d’investir uniquement dans la CSeries, plutôt que dans la société mère ? Cela aurait donné aux Québécois.es un minimum de droit de regard sur la politique de rémunération des dirigeants. Les libéraux sont des interventionnistes quand les grandes entreprises demandent l’aumône publique, mais adeptes du laisser-faire quand vient le temps d’exiger qu’on en ait pour notre argent ! », a-t-il conclu.
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