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Environnement

Bilan de la lutte aux changements climatiques : Québec doit en faire plus (AQLPA-Greenpeace)

Montréal, le 4 juillet 2014 - Suite à la publication du Bilan du plan d’action de lutte aux changements climatiques 2006-2012 du Québec (PACC 2006-2012), l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Greenpeace interpellent le gouvernement du Québec pour qu’il accélère la mise en place de mesures permettant de réduire notre dépendance au pétrole et au gaz. À la lecture du bilan, les organismes ont constaté que le Québec a fait des pas dans la bonne direction, mais qu’une importante portion des réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec est le fruit du ralentissement économique.

L’AQLPA et Greenpeace reconnaissent une nette amélioration en matière de transparence et de la reddition de comptes par le gouvernement du Québec. Ils notent par le fait même d’importants retards dans la mise en œuvre de certaines mesures et dans les investissements comme en témoignent les 465 millions de dollars budgétés mais qui n’avaient pas été dépensés au 31 mars 2013, et ce, au moment où la crise climatique exige des mesures supplémentaires immédiates.
 
Selon le bilan, le PACC 2006-2012 a permis de réduire les émissions de la province de 2,2 millions de tonnes (Mt) alors que le gouvernement prévoyait des réductions de 14,6 Mt. Cette différence majeure démontre toute la complexité de prévoir les émissions futures ainsi que les potentiels de réduction des différentes mesures envisagées dans la lutte aux changements climatiques. « L’action du Québec a permis de réduire les émissions, mais n’eut été de la fermeture et du ralentissement de certaines industries, le Québec aurait raté sa cible pour 2012. Heureusement que la population s’est mobilisée pour bloquer des projets comme le Suroit ou les gaz de schiste qui auraient alourdi ce bilan. De plus, la récente révision scientifique à la hausse du potentiel de réchauffement planétaire du méthane n’est pas prise en compte dans l’inventaire actuel et fera augmenter les émissions liées à ce gaz » a déclaré André Bélisle, président de l’AQLPA. « On est loin de Kyoto et pour le -20 % en 2020 il y aura beaucoup de travail à faire considérant les projets comme la cimenterie de Port Daniel et les projets d’exploitation gazière et pétrolière qui à eux seuls annuleraient les réductions obtenues. »

Pour Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace, « le Québec devra prendre des bouchées doubles s’il souhaite atteindre sa cible pour 2020 sans devoir acheter massivement des crédits d’émissions à l’étranger. Le gouvernement n’a actuellement aucun plan crédible pour atteindre cette cible et réduire notre dépendance au pétrole et au gaz. Pourtant, des organisations comme l’ONU et l’Agence internationales de l’énergie sont catégoriques : plus nous tardons à nous libérer des combustibles fossiles, plus il en sera couteux pour préserver le climat planétaire. Québec doit passer à la vitesse supérieure, d’autant plus que le fédéral a abandonné la lutte aux changements climatiques et n’a d’yeux que pour l’expansion des sables bitumineux et les projets de pipelines ».
 
Selon les organismes, le Québec doit rapidement bonifier son Plan d’action de lutte aux changements climatiques 2013-2020. Ce dernier devra s’attaquer en priorité aux émissions en provenance du transport. Il devra favoriser l’amélioration des transports collectifs et l’électrification des transports. Il devra également mettre en place des règlementations qui favorisent l’efficacité énergétique comme une norme sur les émissions des véhicules, une norme sur l’intensité carbone des carburants, ainsi que des programmes bonus-malus et d’inspection des véhicules. Les mesures structurantes, comme l’augmentation de l’offre de transport en commun ou l’électrification des transports, sont longues à mettre en place mais donneront en bout de ligne des résultats tangibles pendant des décennies. Au-delà des mesures incitatives et éducatives, le gouvernement devra également instaurer des mesures coercitives, entres autres, pour limiter l’étalement urbain et l’utilisation de l’auto-solo là où les alternatives existent.

Les organismes rappellent que la cible de réduction des émissions de GES du Québec, - 6% sous les niveaux de 1990 pour l’année 2012, ne correspondait pas à l’atteinte des objectifs de Kyoto qui commandait l’atteinte du -6% pour l’année 2008 et le maintient de ce niveau jusqu’en 2012.

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