Les chiffres compilés par la Ville de Montréal démontrent cette hausse du nombre des personnes fréquentant les ressources d’hébergement. Au niveau des hommes, le nombre de nuitées est passé en un an de 66 035 à 72 980, une hausse de plus de 10%, alors que pour les femmes, il montait de 7%, passant de 7215 à 7788 nuitées. Il s’agit là, rappelle le RAPSIM, d’une partie de la réalité de l’itinérance, d’autres ressources accueillent les personnes itinérantes et beaucoup d’autres ne fréquentent pas les organismes, des situations qui sont constatées dans de nombreux quartiers.
Depuis l’annonce de ces investissements dans le premier budget du gouvernement Trudeau, le RAPSIM demande que ces fonds supplémentaires soient consacrés aux différentes actions pour réduire ainsi que la prévenir l’itinérance et qu’ils soient le plus rapidement possible engagés sur le terrain.
En 2013, le gouvernement Harper avait réorienté la SPLI vers le Housing first, pour les fonds alloués pour 2015-2019, une approche visant à offrir un logement avec un suivi à des personnes en situation d’itinérance chronique. La réorientation de la SPLI a occasionné un recul important dans la lutte à l’itinérance, mettant nombre de personnes en situation et à risque d’itinérance de côté. « Tout le travail de prévention a été sacrifié et l’aide au développement de logements sociaux aussi, cela contribue à l’accroissement de l’itinérance que l’on voit maintenant » dénonce Pierre Gaudreau, coordonnateur du RAPSIM.
Ce sont des fonds supplémentaires de 4 millions $ par an, pour 2016-2017 et 2017-2018, que le fédéral a annoncé auxquels s’ajoutent 2 millions $ de fonds résiduels. Cela représente 10 millions $ au total pour Montréal, qui doivent être investis pour soutenir des interventions tels que le soutien communautaire, l’accompagnement, l’aide alimentaire et le travail de réinsertion. L’aide aux immobilisations, pour des hébergements et des logements sociaux doit aussi être rétablie.
Des appuis importants
Ces demandes que porte le RAPSIM ont reçu plus de 400 appuis, dont ceux de nombreux organismes et élus de Montréal, fédéraux et municipaux, ainsi que tous les députés péquistes et solidaires. Une motion sera présentée ce soir au conseil municipal appuyant la demande pour que les fonds fédéraux soient investis rapidement avec une approche globale. « C’est un message clair qui est exprimé à Montréal, les fonds fédéraux pour la lutte à l’itinérance sont les bienvenus, ils sont plus que nécessaires pour répondre aux différents besoins qui sont croissants dans les rues, souligne Pierre Gaudreau du RAPSIM.