Ilan Halevi Islamophobie et judéophobie L’effet miroir
L’islamophobie fait des ravages et pave la voie à une extrême droite en plein essor. Omniprésente dans le discours public et les politiques de l’État, l’islamophobie est exacerbée par les crimes réels commis au nom de l’islam par une nébuleuse de groupuscules et d’individus « radicalisés ».
Il y a des similitudes étonnantes qui mettent le discours islamophobe contemporain en résonance avec l’antisémitisme, c’està- dire la judéophobie. Les judéophobes les plus acharnés ne nient-ils pas jusqu’à l’existence même de l’antisémitisme qui ne serait à leurs yeux qu’une fabrication culpabilisante à propos de persécutions tout à la fois imaginaires et méritées ? Il ne s’agit pas ici de poser une équation entre la situation des musulmans d’aujourd’hui et celle des juifs d’hier, mais entre deux aberrations racistes qui fonctionnent de façon similaire. Ce qui est au centre des préoccupations de l’auteur, c’est le caractère même des sociétés que le racisme gangrène en menaçant la vie commune.
Paru en octobre 2015 – remis en librairie en février 2017
Gilbert Achcar Le choc des barbaries Terrorismes et désordre mondial
Plus de quinze années se sont écoulées depuis l’attentat du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center à New York, des années rythmées par de nouveaux attentats et par une « guerre au terrorisme » sans fin. Ce livre éclaire les événements en cours conçus comme l’affrontement de deux barbaries. Celle de l’iniquité d’un monde mis en coupe réglée par le grand capital et ses fondés de pouvoir. Celle de l’« intégrisme islamique radical et anti-occidental », qui est, selon l’auteur, « l’expression dévoyée et réactionnaire du ressentiment des classes moyennes et des couches plébéiennes contre le développement difforme du capitalisme et la domination occidentale, souvent aggravés par un pouvoir local despotique ».
L’auteur éclaire le lien indissoluble qui existe entre la terreur permanente et l’état de grande inégalité dans lequel vivent les populations de la planète. Il établit le lien entre la « dominance » mondiale, le terrorisme d’État et la violence aveugle qui lui répond.
À paraître en mai 2017