Tiré de Entre les lignes et les mots
Publié le 23 octobre 2021
Nous, historiens, chercheurs, juristes, artistes, journalistes, militants associatifs ou politiques, citoyens, du monde entier, avons appris avec stupeur que, malgré la réquisition favorable de la procureure arguant du « but démocratique, historique et mémoriel », le Tribunal militaire a refusé que le procès soit filmé et enregistré. De nombreuses voix se sont élevées au Burkina Faso pour demander que le procès soit diffusé, et filmé en vue de la constitution d’archives historiques.
Dans un communiqué daté du 15 octobre 2021 Mariam Sankara s’élève vigoureusement contre cette décision : « Nous osons croire que le Tribunal Militaire se ravisera et espérons qu’il accédera à cette requête. Car il s’agit non seulement de juger les acteurs de ce crime, mais également d’informer le peuple, de mettre en mémoire, avec les moyens de communication modernes, ce moment important de notre Histoire collective et individuelle. Nous devrons y tirer à jamais des leçons en termes de respect mutuel et du caractère sacré de la vie pour les générations actuelles et futures. »
Le procès comporte en effet, des enjeux tant pour l’histoire du Burkina Faso, de l’Afrique et au-delà, que pour la construction nationale. C’est pourquoi, nous exhortons le Tribunal militaire à revenir sur sa décision et à accepter que le procès soit filmé et confié aux archives nationales du Burkina Faso à des fins documentaires et historiques. Nous exhortons également les avocats de la défense à ne pas s’y opposer.
A défaut d’une diffusion immédiate de l’archive audiovisuelle du procès, sa réalisation est un impératif historique, quitte à déterminer des conditions spécifiques d’accès.
Il n’est pas trop tard pour sauvegarder la mémoire du procès pour l’histoire et la construction nationale burkinabè. Toute autorité et toute bonne volonté pouvant aider à cela sont vivement encouragées.
Ra Sablga Seydou Ouedraogo, Chercheur, Directeur exécutif de l’institut FREE Afrik, Ouagadougou
Brian Peterson historien, Albany NY, auteur de Thomas Sankara A Revolutionary in Cold War Africa
Amber Murrey, géographe politique, Oxford, éditrice de A certain Amount of Madness, The Life, Politics and Legacies of Thomas Sankara, Oxford,
Bruno Jaffré, auteur d’ouvrages sur le Burkina et la Révolution burkinabè, animateur du site thomassankara.net Paris
Premiers signataires : Mariam Sankara, Alfred Sawadogo, Zakaria Soré, Smockey, Robin Shuffield, Giulio Chinappi, Issa N’Diaye, Blandine Sankara, Paul Sankara, Aïda Kiemdé George, Francis Kpatindé, Horace Campbell, Aziz Salmone Fall, Leo Zeiling, Dr. Moussa Traore, Ama Biney, Dr. Harper-Shipman Takiyah, Lucie Viver, Bikontine, Luc Damiba, Rémi Carayol, Moussa Diallo, Patrizia Donadello, Koulsy Lamko, Gnaka Lagoke, Augusta Conchiglia, Maurice Duval, Pierre Ouedraogo, Juan Montero Gomez
Soutenu par : Réseau international Justice pour Sankara justice pour l’Afrique, Balai citoyen, AJB (Association des journalistes du Burkina), SURVIE, CADTM (Comite pour l’annulation des dettes illégitimes) , Comité Sankara de Montpellier, Ligue des Jeunes (Burkina), REPPADD-NIGER, Per a Pace, Comitato Sankara italiano, AFASPA, FuturAfrik
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