Sa réponse tant attendue ce dimanche 03 mars, s’est avérée être une farce de mauvais goût. Non seulement Bouteflika brigue un nouveau mandat, mais en plus il décide d’imposer une nouvelle constitution et des réformes économiques, forcément ultra libérales tel que réclamé par le FMI et la Banque Mondiale. A l’évidence, il s’agit de lifter une façade « démocratique » complètement lézardée et discréditée, de gagner du temps pour réorganiser le régime totalement décrié par la révolte en cours et assurer une sorte de « transition contrôlée ».
En réalité, à travers la pirouette de la conférence nationale, qui ne sera ni élue ni légitime, il propose un semblant de concession, non pas au peuple qui réclame la chute de ce système autoritaire et antisocial, mais à l’autre faction, oligarchique et libérale, qui n’a pas cessé de revendiquer le partage du pouvoir et qui semble parrainer l’ex général candidat à cette présidentielle, Ali Laghdiri.
Le PST appelle à rejeter catégoriquement cette élection présidentielle qui sert la continuité du système. Ce n’est ni à Bouteflika et sa faction, ni aux patrons oligarques multimilliardaires, qui ne réclament que leur réintégration au sein du pouvoir politique, ni aux puissances étrangères impérialistes et leurs multinationales, de décider de notre constitution, de nos libertés, de nos choix économiques et de notre projet de société ! C’est aux millions de travailleurs, de chômeurs, de femmes, de jeunes, d’étudiants, de paysans pauvres et de tous les démunis, qui viennent de donner une leçon de lutte et de courage, de décider de leur avenir ! Oui, c’est au peuple de décider souverainement car il est la seule source de légitimité !
C’est pourquoi il est impératif de maintenir notre mobilisation, d’engager la mise en place de l’auto organisation démocratique des masses dans les quartiers populaires, les lieux de travail, les universités, et partout où c’est possible, qui engageront le débat sur les modalités d’élection de l’assemblée constituante souveraine, représentative des aspirations de liberté et de justice sociale de la majorité de notre peuple. En parallèle, le recours à une grève générale pour imposer ces changements auxquels on aspire reste une option envisageable à ne pas exclure.
Notre pays est à un tournant historique. Le PST réitère son appel insistant à l’unité et à la convergence de toutes les forces et les énergies politiques et sociales pour élargir la brèche de cette possible ouverture démocratique, pour stopper les politiques libérales ainsi que le suicide économique et le désastre social qu’elles engendrent et, par ailleurs, pour faire face à toutes les menaces et les pressions des puissances impérialistes dans le but d’assurer la sauvegarde de notre souveraineté et notre indépendance nationale.
– Non au 5e mandat, non à la continuité du système et ses institutions illégitimes !
– Non à l’élection présidentielle du 18 avril, pour l’élection d’une Assemblée Constituante Souveraine représentative de nos aspirations démocratiques et sociales !
– Pour le maintien de la mobilisation et des manifestations populaires !
– Pour la défense de notre souveraineté et notre indépendance nationale !
Alger, le 3 Mars 2019
Créé le Lundi 4 mars 2019, mise à jour Lundi 4 mars 2019, 12:15
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