« Cet accord qu’on qualifie d’historique est parsemé d’injustices. Même si je suis consciente que négocier à 195 pays n’est pas simple, je remarque que les mises en garde du GIEC ont été ignorées. C’est donc vers un réchauffement de 3 à 4 degrés que nous nous dirigeons et toutes les conséquences qui en découlent pour les populations du monde entier et les générations futures », avance Mme Massé, responsable du dossier environnemental de Québec solidaire.
« Nous savons que la transition écologique est sabordée par notre modèle économique qui privilégie le saccage de nos territoires. Comment peut-on accepter que les droits humains et ceux des nations autochtones ne soient pas réellement pris en compte ? Comment comprendre que le Nord ne veuille pas reconnaître sa pleine responsabilité, pourtant centrale, dans la situation actuelle ? En participant à cette manifestation, je souhaite faire entendre la voix de tous ces citoyennes et citoyens qui se sentent floués par un accord qui consacre ces réalités et qui nous conduit dans la mauvaise direction. Le seul espoir se situe dans la mobilisation de la société civile », poursuit-elle.
Le Québec a le choix entre le climat et l’austérité
Tout au long de sa présence à Paris, la députée de Sainte-Marie Saint-Jacques a demandé de la cohérence au gouvernement Couillard. Elle lui demande de financer adéquatement la transition écologique en redonnant des moyens aux populations, aux villes, aux municipalités et ce, malgré le régime d’austérité plébiscité à Québec.
« Le problème de fond des finances publiques, c’est l’allergie à toute forme d’investissement productif sauf quand il s’agit de construire des autoroutes. Les très bas taux d’intérêt et la volonté de M. Trudeau d’investir dans les infrastructures nous démontrent que l’obsession dont fait preuve le gouvernement Couillard envers l’austérité et la réduction de la dette nous empêche de prendre le train de la lutte aux changements climatiques. Le gouvernement devra choisir entre les deux s’il veut être cru sur parole lorsqu’il se dit écologiste », avance la députée solidaire.
« Le Québec se vante de son Fonds vert qui recevra 3 milliards d’ici 2020 sans que l’on sache précisément ce que ce gouvernement veut en faire. Au nom de l’équité intergénérationnelle, c’est 3 milliards par année, à partir de 2020 que le Québec mettra dans le Fonds des générations. Ça en dit long sur les choix de ce gouvernement : l’austérité plutôt qu’une lutte réelle contre les changements climatiques qui eux auront des impacts sur les générations futures. De plus, nous misons sur le marché et cette pensée magique est nettement insuffisante face à l’urgence d’agir », poursuit-elle.
« Je reviens de Paris encore plus convaincue que le Québec a une chance unique, celle de ne jamais avoir fait l’erreur de se lancer dans la production d’hydrocarbures. Nous sommes riches en hydroélectricité et la prochaine étape est de miser sur ses avantages pour éviter l’erreur d’intégrer le clan des producteurs de pétrole et de gaz. Le Québec mérite mieux comme ambition que de mettre ses billes dans les énergies du passé, peu importe ce qu’en pensent les lobbys qui sont en conflit d’intérêts », conclut Manon Massé.