Montréal, le 10 décembre 2019 – À l’occasion du 10 décembre, Journée mondiale des droits de la personne, la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA) souligne que, malgré des avancées positives, du chemin reste à faire pour un assurer aux personnes vivant avec le VIH un accès aux soins dentaires exempt de discriminations. C’est ce que démontrent les résultats d’une nouvelle enquête réalisée au courant de l’année 2019.
Partant de son enquête de 2012 sur l’accès aux soins dentaires, réalisée par l’entremise d’un sondage auprès de 189 personnes vivant avec le VIH et d’une enquête téléphonique auprès de 769 cliniques dentaires du Québec, la COCQ-SIDA a tenu à actualiser ce dernier volet. « Nous voulions évaluer si, dans les dernières années, les avancées scientifiques sur les traitements contre le VIH ainsi que nos efforts de sensibilisation avaient eu un impact positif sur l’accueil des personnes vivant avec le VIH dans les cliniques dentaires », relate Me Léa Pelletier-Marcotte, coordonnatrice du Programme Droits de la personne et VIH/sida.
Les résultats de 2012 ont révélé des cas de discrimination dans l’accès aux soins dentaires, une méconnaissance du VIH au sein des cliniques ainsi que des attitudes négatives à l’endroit des personnes vivant avec le VIH. Ils ont aussi mis en lumière le fait que plusieurs personnes vivant avec le VIH craignaient d’être discriminées et ressentaient un inconfort à l’idée de dévoiler leur statut sérologique à l’équipe de soins.
Malgré la diminution de certains types de discriminations recensés en 2012, l’enquête menée cette année montre que la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et la discrimination à leur égard persistent (voir les faits saillants de l’enquête dans le document joint à cet envoi ou en cliqunat sur l’hyperlien). Les cas de discrimination recensés découlent manifestement d’un manque d’informations à jour sur le VIH et son impact dans les soins dentaires, sur l’efficacité des précautions universelles pour éviter la transmission du VIH et sur les raisons d’être du questionnaire de santé, tant chez le personnel de soutien que chez les professionnel·les. Me Pelletier-Marcotte confirme que :
« Avec cette nouvelle enquête, nous nous sommes rendu·es compte que des avancées à l’égard de la perception des équipes soignantes face au VIH sont contrebalancées par l’apparition de nouveaux types de différences de traitement et donc, d’une discrimination persistante à l’égard des personnes vivant avec le VIH. Dès lors, les différences de traitement à l’égard des personnes vivant avec le VIH sont passées de 14 % en 2012, à 32 % en 2019. Toute différence de traitement injustifiée alimente, en retour, la réticence des personnes vivant avec le VIH à vouloir consulter. »
Ainsi, en dépit d’avancées majeures en matière de traitement et dans notre compréhension de la non-transmission de l’infection, les personnes vivant avec le VIH demeurent vulnérables à des situations discriminatoires dans les soins dentaires. Sachant que toute discrimination basée sur le statut sérologique constitue une atteinte aux droits de la personne, nous considérons important de souligner ces faits et de confirmer que la COCQ-SIDA, en collaboration avec l’Ordre des dentistes du Québec (ODQ) et l’Ordre des hygiénistes dentaires du Québec (OHDQ), adaptera ses activités de formation et de sensibilisation afin que, dans un avenir rapproché, l’accès aux soins dentaires des personnes vivant avec le VIH soit exempt de toute forme de discrimination.
À propos de la COCQ-SIDA
Regroupement d’organismes communautaires québécois de lutte contre le VIH/sida, la COCQ-SIDA suscite, soutient et consolide l’action communautaire face à la lutte contre le VIH/sida sur le territoire québécois. Elle solidarise les gens, unit les démarches, les actions et les ressources impliquées pour répondre aux enjeux qui touchent les personnes vivant avec le VIH et l’ensemble des populations fortement touchées par l’épidémie. www.cocqsida.com
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