L’austérité est un désastre
Les organismes d’action communautaire autonome s’alarment des conséquences des mesures d’austérité sur l’égalité des chances. La population s’appauvrit et fait les frais des coupures dans les services publics et les programmes sociaux. Les groupes d’action communautaire autonome, eux aussi, subissent le couperet de l’État : « D’un côté comme de l’autre, ce sont les femmes qui sont les plus durement touchées. Comme citoyennes elles sont frappées de plein fouet par l’appauvrissement, les coupures dans les services aux familles, les soins de santé et comme travailleuses du communautaire. Rappelons qu’elles forment environ 80% des employéEs du communautaire, souvent sous payéEs », précise Élisabeth Germain, co-porte-parole.
« Les groupes travaillent avec la population et surtout avec les personnes les plus vulnérables, c’est cette solidarité qui caractérise le mouvement de l’action communautaire autonome. Pour nous, réclamer le rehaussement du financement, améliorer nos conditions de travail, c’est d’abord pour améliorer le sort de la population », poursuit-elle.
Réinvestir dans le communautaire ça presse et c’est payant
Depuis plusieurs années, malgré les demandes répétées des groupes, le gouvernement laisse le sous-financement miner la capacité des organismes communautaires à remplir leur mission adéquatement. Alors que certains disposent d’un financement misérable, les autres s’appauvrissent d’année en année sous l’effet de l’augmentation des coûts et de la stagnation des revenus.
« La situation n’est plus tolérable. Les groupes sont forcés de faire des mises à pied, de réduire leurs heures d’ouverture et de couper des services. Quand des organismes ferment ou diminuent leurs services, où les gens vont-ils ? Dans les hôpitaux ? Il y a des dizaines de milliers de personnes qui dépendent des groupes au quotidien et actuellement les ressources ne sont tout simplement plus suffisantes pour les accueillir, pour leur offrir des solutions saines, et pour s’assurer qu’elles aient accès au strict minimum pour survivre », s’indigne Vania Wright-Larin, co-porte-parole.
Pour que tous les groupes retrouvent leur capacité d’agir et puissent assumer pleinement leur mission, la campagne « Engagez-vous pour le communautaire » réclame 475 millions $ de plus par an pour les 4000 organismes d’action communautaire autonome du Québec :
• 355 millions $ de plus pour les 2911 groupes du secteur de la Santé et des Services sociaux ;
• 40 millions $ de plus pour les 321 groupes de défense collective des droits ;
• 18 millions $ de plus pour les 271 groupes du secteur de la Famille ;
• 14 millions $ de plus pour les 183 groupes du secteur de l’Éducation ;
• et 48 millions $ de plus pour les 463 groupes des secteurs de l’Immigration, de l’environnement, des loisirs, de l’habitation, de la solidarité internationale, des médias communautaires, etc.
475 millions $, c’est peu quand on pense au travail accompli quotidiennement par les 4000 organismes communautaires du Québec : « Le gouvernement vient d’investir des milliards dans Bombardier qui, en retour, a coupé 1500 emplois au Québec. Au contraire, l’argent investi dans le communautaire crée des emplois, permet de soutenir les personnes les plus vulnérables et retourne à 100% dans l’économie du Québec, en plus de faire économiser des sommes considérables à l’État en soutenant la prévention », précise Vania Wright-Larin.
3 jours d’actions bien remplis
La journée du 7 novembre sera consacrée à une vaste tournée des députéEs des régions de Québec et Chaudière-Appalaches. Les 8 et 9 novembre, les groupes qui seront en grève, fermeture ou interruption d’activités invitent leurs membres et la population en général à une multitude d’actions un peu partout sur le territoire. Piquetages, actions de visibilité, actions dérangeantes, conférences, manifestation régionale, la liste continue de s’allonger de jour en jour : « Ces trois jours d’actions culmineront le 9 novembre en une grande manifestation unitaire où sont conviés l’ensemble des groupes des deux régions, mais également leurs alliéEs et la population qui s’inquiètent comme eux de voir le gouvernement détruire les acquis sociaux », explique Caroline Paquin, co-porte-parole.
Ça bouge aussi dans Chaudière-Appalaches où des groupes organisent un rassemblement le 9 novembre à 14h30 devant le Centre local d’emploi du Littoral. Ils se joindront par la suite à la grande manifestation unitaire au centre-ville de Québec.
« "Engagez-vous pour le communautaire", ce sont des milliers d’organismes d’action communautaire autonome de partout au Québec qui décident d’agir ensemble pour réclamer, non seulement un réinvestissement dans leur mission, mais aussi dans les services publics et les programmes sociaux », poursuit Caroline Paquin.
Pour connaître la liste des groupes de Québec et Chaudière-Appalaches qui seront en grève, fermeture ou interruption d’activités, mais également pour découvrir la programmation complète, nous vous invitons à visiter le site internet : www.communautaireengreve.com.
Pour plus d’information sur la campagne unitaire « Engagez vous pour le communautaire », consultez le site internet : www.engagezvousaca.org
Les actions sont organisées par le RÉPAC 03-12 (Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches), le RGF-CN (Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale), le ROC 03 (Regroupement des organismes communautaires de la région 03) et le Comité organisateur de la campagne Engagez-vous pour le communautaire de Chaudière-Appalaches.