tiré de : entre les lignes et les mots
Ce sera de nouveau le cas du 8 mars au 17 octobre 2020
La Marche Mondiale des Femmes veut, en France et dans le monde, avec toutes les organisations signataires de cet appel, élaborer des stratégies féministes et politiques pour affronter le capital et le patriarcat.
Face à une réalité complexe, pleine d’attaques et de menaces, nous avons lancé le défi de construire une vision commune pour changer le modèle capitaliste. Nous ne partons pas du point zéro mais d’un cumul d’expériences, d’analyses et de propositions construites à partir de luttes collectives de groupes organisés.
Le projet est ambitieux, la mobilisation se veut à l’échelle nationale et internationale, contre la Pauvreté et les Violences faites aux femmes.
◾La pauvreté constitue une violation des droits économiques et sociaux.
◾Les violences faites aux femmes constituent une violation des droits humains fondamentaux et ne peuvent être justifiées par aucune coutume, religion ou pouvoir politique.
Nous nous engageons à lutter :
* Pour contrer le néolibéralisme, le conservatisme et la montée des extrêmes droites
Parmi les constats communs faits dans de nombreux pays, on retrouve l’antiféminisme et les abus du nouvel ordre néolibéral dans la construction de nouveaux programmes ou régimes politiques qui reposent sur l’oppression des pauvres. Ils considèrent les luttes féministes contre la violence et l’exploitation comme des menaces.
* Pour la construction d’une vie sans violences
Les violences que subissent les femmes, sont destructrices, souvent peu ou pas du tout réprimées par la justice. La lutte contre les causes et la racine de ces violences n’existe pas, ou pas assez, dans les institutions, dans les lois, dans l’éducation. #Metoo a révélé l’ampleur du problème et l’impunité de ces actes sexistes, machistes, trop souvent féminicides. La culture du viol, à travers la pornographie, la prostitution et le sexisme, est tolérée, minimisée, banalisée.
Nous parlons aussi du meurtre des femmes activistes, écologiques, féministes, journalistes, syndicalistes, etc., assassinées et/ou violées en grand nombre par les milices des multinationales, par la multitude d’hommes armés qui défendent le patriarcat et le capitalisme.
C’est une priorité mondiale car la situation est intolérable. Les violences s’exercent dans toutes les couches sociales, tous les pays du monde, toutes les cultures ou les religions.
* Pour l’autonomie économique des femmes
C’est une priorité, car c’est la première lutte contre les violences faites aux femmes. Il est urgent de construire des concepts féminins du travail, car l’exploitation des femmes entretient le patriarcat et le capitalisme. C’est un concept beaucoup plus important que l’autonomie financière et économique des femmes. C’est aussi la construction d’un nouveau modèle de vie et d’un autre modèle de consommation.
L’économie féministe, c’est le véritable changement des codes économiques, cela doit se construire avec d’autres mouvements sociaux, comme les syndicats, et en connectant les femmes des pays riches et des pays en grandes difficultés.
* Pour la défense des biens communs et des territoires
Le besoin de terre, d’eau, de nourriture, la privatisation de ces ressources naturelles, provoquent la souffrance des femmes, des femmes vieilles, des femmes pauvres et des enfants.
Les territoires ont été découpés par les anciens colonialistes, négligeant totalement la volonté des peuples. Nous soutenons la lutte des peuples pour leur autonomie.
L’accaparement des richesses des pays du Sud provoque un exode massif pendant lequel des centaines d’enfants, de femmes et d’hommes trouvent la mort. Dans ces situations, les femmes sont doublement victimes car les viols et les violences sont fréquents. Nous agissons pour que l’accueil des migrant-e-s soit digne, solidaire, humain.
Avec l’ouverture des marchés dans les années 80, le libéralisme a tout privatisé : la santé, l’éducation, les terres, les biens vitaux.
La marche 2020 lutte contre la marchandisation : des corps qui met les femmes au service de l’argent et de l’exploitation sexuelle ; des terres et des biens communs qui appauvrit les femmes, les rende vulnérables et dépendantes.
* Pour une culture de paix et de luttes contre le militarisme
Dans tous les conflits actuels, les femmes et les enfants paient le plus lourd tribut.
Les guerres et les conflits viennent amplifier les discriminations structurelles. Obligées de fuir leurs maisons, les femmes s’exposent à l’isolement, à la solitude, et aux violences psychologiques, physiques et sexuelles. Elles sont considérées comme butin de guerre, et le viol est une arme de destruction massive qui atteint et détruit les femmes, les enfants, les familles.
Eau, soins, nourriture, tout est une bataille quotidienne dans la migration féminine et dans les conflits armés.
Pour toutes ces raisons, nous appelons les féministes de France à se mobiliser pour cette 5ème Marche Mondiale des Femmes, car, en France, nous n’échappons pas à la dégradation de nos conditions de vie, que ce soit dans l’espace public, au travail ou à la maison ; que ce soit pour des raisons sociétales, religieuses ou économiques.
Cette marche doit être une marée féministe pour changer la vie des femmes, pour changer le monde car l’un ne se fera pas sans l’autre.
Nous résistons pour vivre, nous luttons pour exister,
Nous marchons pour changer le monde
Signatures : Marche Mondiale des Femmes France, Réseau Féministe Ruptures, Ligue du droit international des Femmes,
Marche Mondiale des Femmes France,
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