Le RCLALQ et ses groupes alliés somment le ministre Coiteux de prendre ses responsabilités et de rencontrer les organisations de défense des droits des locataires sans tarder. « Le prédécesseur du ministre Coiteux, Pierre Moreau, n’a pas rencontré le RCLALQ durant son mandat de 21 mois. C’est insoutenable pour un gouvernement d’ignorer les besoins fondamentaux des 1 300 000 locataires du Québec et nous demandons que la situation change rapidement avec l’arrivée d’un nouveau ministre » s’indigne Isabelle Monast-Landriault, porte-parole du RCLALQ.
Pour le Mouvement Action-Chômage, « il est inconcevable qu’encore trop souvent en 2016 des propriétaires continuent de refuser un logement sur la base de préjugés discriminatoires envers les sans emploi, les femmes monoparentales, les personnes migrantes, les familles nombreuses, etc. Il est tout aussi inconcevable que ces catégories de personnes ne soient pas plus protégées dans leur droit au logement pour toutes et tous », déclare José Bazin, porte-parole du MAC.
Même son de cloche du côté de Tristan Ouimet Savard, porte-parole du Regroupement des Auberges du cœur du Québec. Pour lui, « les jeunes de moins de 35 ans sont parmi les locataires les plus en difficulté. Préjugés, discrimination, endettement, faible revenu : l’accès à un premier logement est, pour un grand nombre de jeunes, un véritable tour de force. Quand ils et elles arrivent à mettre la main sur un logement, ils et elles sont 250 000 à consacrer plus de 30% de leurs revenus pour payer leur loyer. Le logement est une des pierres angulaires de la lutte à l’itinérance et le ministre Coiteux doit agir pour régler la situation. »
Alarmée par la façon dont sont victimes les locataires ayant recours à l’aide sociale, l’OPDS réagit fortement aux droits bafoués des personnes assistées sociales, dont le droit au logement. « Comment une personne à l’aide sociale peut vivre avec 5,82 $ par jour une fois son loyer payé ? Selon le Dispensaire diététique de Montréal, une personne vivant seule a besoin, pour se nourrir, de 10,44 $ par jour. Avec 5,82 $ par jour pour défrayer l’ensemble du coût minimal de ces besoins, une personne à l’aide sociale est en état de survie quotidienne » déplore Lucie Bastien, porte-parole de l’OPDS-RM. Elle ajoute que « les personnes prises à la gorge vivent dans des logements mal chauffés, mal isolés, cohabitent souvent avec la vermine et sont captives de leur propriétaire. Rajoutons à cela, la discrimination et les préjugés dont elles sont la proie ».
Le Réseau FADOQ a, quant à lui, deux préoccupations majeures. La première concerne les ainés locataires à risque d’éviction dans le contexte de transformation rapide du parc immobilier, en particulier dans les quartiers centraux des grandes villes. À cet égard, le Réseau FADOQ soutient le projet de loi 492. Ensuite, comme deuxième préoccupation : le marché des résidences privées pour aînés. Avec plus de 115 000 unités, le marché est en croissance rapide et le secteur est peu surveillé. Les aînés qui y vivent sont très souvent laissés à eux-mêmes. Il faut voir à les tenir davantage informés.
Les revendications du RCLALQ ont été appuyées par 316 organismes dans le cadre de la campagne Assez d’être mal-logé.e.s ! « Le ministre Coiteux doit travailler dès maintenant pour protéger les locataires des hausses abusives de loyer, de la discrimination, des évictions, de l’insalubrité et il doit leur donner des réels recours face aux abus des propriétaires », affirme la porte-parole du RCLALQ.
Pour presser le gouvernement à agir, le RCLALQ convie les locataires du Québec à une manifestation nationale lors de la Journée des locataires le 24 avril. La manifestation débutera dans le Sud-Ouest de Montréal, au CEDA, à 13h30.