« La première vague a créé une situation de crise sans précédent dans le réseau de la santé et des services sociaux, particulièrement dans les établissements de santé de la Côte-Nord. Plusieurs décisions prises dans l’urgence ont mis à mal le personnel de la santé déjà très épuisé par la surcharge de travail, l’instabilité des équipes de soins et le manque d’effectifs. Si le personnel a su tenir la tête hors de l’eau, il risque de ne pas réussir cet exploit une deuxième fois ! », appréhende la présidente de la CSQ, Sonia Ethier.
Un plan de sauvetage qui presse
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, explique que « nous entrons dans une deuxième vague avec des travailleuses et des travailleurs fragilisés, qui ont besoin qu’on prenne soin d’eux si l’on veut qu’ils soient pleinement en mesure de prendre soin, à leur tour, de la population. Le personnel des établissements de santé de la Côte-Nord revendique un plan de sauvetage d’urgence MAINTENANT, avant que la deuxième vague n’entraîne dans la noyade un plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs ».
Des conditions de travail insupportables
Pour sa part, la présidente du SIISNEQ-CSQ s’inquiète des actions actuelles de l’employeur, qui ne semble pas tirer de leçons de la première vague.
« Les conditions de travail sont devenues insoutenables sur la Côte-Nord. La crise sanitaire est venue accentuer la pénurie de personnel alors qu’on voit de plus en plus de démissions, de départs en maladie ou à la retraite. L’employeur affiche de nouveaux postes peu attractifs et les conditions de travail offertes sont inhumaines. Elles démontrent un manque de respect envers les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes », dénonce Nathalie Savard, présidente du SIISNEQ-CSQ.
Soigner le privé au détriment du public
Cette dernière ajoute que l’employeur s’entête à refuser d’améliorer le sort du personnel en place et préfère payer le gros prix pour attirer le personnel des agences privées.
« Pendant la crise, le CISSS a sollicité notre aide afin de faciliter la gestion des horaires devenue difficile due au manque de personnel. Nous leur avons donc proposé des ententes de travail de 12 heures avec bonifications des conditions de travail pour les membres, mais le CISSS a refusé. Pendant ce temps, des contrats lucratifs sont signés avec du personnel de la santé provenant du secteur privé à qui on garantit des horaires de travail plus attrayants que ceux qu’ont déjà nos membres. Cela a pour conséquence que des travailleuses, qui n’en peuvent plus d’endurer ces piètres conditions de travail, démissionnent et reviennent ensuite via une agence privée afin de bénéficier de meilleurs avantages et conditions », explique Nathalie Savard.
Des politiques de gestion qui encouragent les départs
La leader syndicale mentionne que la gestion absurde de l’employeur ne s’arrête malheureusement pas là.
« Dans sa volonté d’attraction et de rétention de personnel, le CISSS a privé nos membres de la possibilité d’obtenir un poste de jour en créant plutôt de nouveaux postes de rotation de jour-nuit et de jour-soir. Nos membres se sentent bafouées par cette situation et, après tout ça, le CISSS s’étonne des départs massifs et ne comprend pas pourquoi il a tant de difficulté à recruter du personnel, mais surtout à retenir le personnel déjà en poste. »
Un CISSS qui s’improvise agence touristique
La présidente du SIISNEQ-CSQ remet en question les récentes initiatives promotionnelles du CISSS de la Côte-Nord pour essayer d’attirer des volontaires à l’équipe de renfort COVID-19 en soutien au personnel de la santé.
« À défaut d’offrir des conditions de travail attrayantes, on organise des tirages pour convaincre les gens de s’impliquer dans l’équipe de renfort sur la Côte-Nord. C’est ridicule ! Le CISSS fera tirer, entre autres, des croisières aux baleines, des séjours sur une île, des expéditions en raquettes et en traîneaux à chiens, des sorties en kayak, des nuits dans des nichoirs et j’en passe. La direction du CISSS se transforme en agence de promotion touristique plutôt que de s’occuper de son monde », mentionne Nathalie Savard.
Un plan d’action au plus vite
Les présidentes du SIISNEQ-CSQ, de la CSQ et de la FSQ-CSQ somment donc la direction des établissements de rendre public le plan d’urgence qu’elle a concocté pour soutenir les travailleuses et les travailleurs au cours des mois difficiles qu’ils devront traverser.
« Quel est le plan pour soutenir concrètement les travailleuses et les travailleurs ? Cette fois-ci, la direction doit dépasser le simple discours racoleur des anges gardiens et présenter de vraies mesures de soutien, parce que personne de la Côte-Nord ne veut être emporté par la deuxième vague et se noyer. Nous attendons avec impatience la réponse de la direction du CISSS de la Côte-Nord », conclut Sonia Ethier.
Précisons que le ministère de la Santé et des Services sociaux a déjà présenté un plan d’action pour faire face à la deuxième vague de la COVID-19 et que des plans de mise en œuvre concrets étaient exigés des CISSS et des établissements pour le 30 septembre dernier. Or, ces plans sont toujours attendus !
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