Les personnes rassemblées ont exprimé leur indignation face à cette attaque, la dernière en date d’une longue série d’attaques contre les Masihi et d’autres minorités au fil des ans. Les personnes rassemblées ont tenu l’État pakistanais pour responsable de ne pas avoir assuré la sécurité de ses citoyen.nes.
La vigile s’est tenue dans le quartier montréalais Park-Extension, où vivent de nombreuses personnes originaires d’Asie du Sud. Elle était organisée par le Ceras (Centre sur l’Asie du Sud), le Rang Collective, le SADAC (South Asian Diaspora Action Collective) et le Teesri Duniya Theatre.
Lors de la récente attaque de Jaranwala, un quartier entier a été rasé et toutes les familles ont perdu leur maison et leurs moyens de subsistance. Les chrétien.nes de Jaranwala, qui étaient déjà marginalisé.es <http://xn--marginalis-k7a.es> sur le plan socio-économique, se sont retrouvé.es <http://xn--retrouv-hya.es> démuni.es <http://xn--dmuni-bsa.es> .
Les lieux de culte et les cimetières ont été profanés et brûlés, tout comme les livres sacrés.
De nombreuses personnes ont pris la parole lors de la veillée, il y avait des membres de la communauté Masihi résidant au Canada, des membres de la diaspora pakistanaise appartenant à la communauté musulmane majoritaire et à d’autres minorités pakistanaises. Des pasteurs des communautés Masihi de Montréal ont pris la parole. Des slogans ont été lancés en ourdou, en
pendjabi, en français et en anglais. On s’est souvenu des personnes qui avaient été tuées lors d’épisodes antérieurs de violence antichrétienne. Des personnes ayant pris la parole ont soulignées les similitudes dans les attaques contre les minorités dans d’autres pays d’Asie du Sud, notamment en Inde.
Iftekhar Ahmed, du collectif Rang, a déclaré : "Il s’agit d’un échec total et complet de l’État et du gouvernement pakistanais, qui n’ont pas su assurer la sécurité de leurs citoyen.nes. En vertu de la constitution pakistanaise, tous.tes les citoyen.nes, indépendamment de leur appartenance ethnique ou de leur religion, ont droit à la sûreté et à la sécurité".
À plusieurs reprises, les orateurs ont identifié des motivations politiques derrière les attaques contre les minorités. Dolores Chew, du CERAS, a déclaré : "Les hommes politiques ont des obligations envers leurs populations. Leur mépris des droits des minorités peut avoir des répercussions négatives sur leur pays et leur société en général."
Kanita Ahmed, de Rang Collective, a parlé de l’histoire des lois sur le blasphème au Pakistan. Elle a fait remarquer que "bien que la peine de mort pour blasphème n’ait jamais été appliquée au Pakistan, elle a tout de même coûté trop de vies - on estime que 85 personnes accusées de blasphème ont été tuées avant leur procès par des foules ou des groupes d’autodéfense depuis 1990 - la plupart d’entre elles étant des chrétiens ou des ahmadis". Les lois sur le blasphème sont utilisées comme des outils d’intimidation pour régler des comptes personnels et des conflits de propriété. Elle a également noté qu’il n’existe pas de peine ou de sanction pour une fausse
accusation de blasphème au Pakistan, alors qu’une telle sanction bénéficierait grandement aux minorités religieuses.
Des slogans tels que : POUR PRIER LIBREMENT ! AZADI (liberté), POUR VIVRE EN SÉCURITÉ ! AZADI, DES LOIS SUR LE BLASPHÈME ! AZADI !, POUR SE LIBÉRER DE LA HAINE ! AZADI ! ont été lancés au cours de la veillée.
Parveen William, membre de la communauté chrétienne pakistanaise, a déclaré : "La condamnation ne suffit pas. Il est temps de modifier la loi 295-C qui est toujours utilisée contre les chrétien.nes. Je tiens à dire à mes frères et sœurs chrétiens du Pakistan que nous sommes avec vous !".
Il a été souligné que de nombreux membres de la communauté locale étaient des réfugié.es <http://xn--rfugi-bsae.es> politiques, fuyant le type de violence et d’intolérance caractéristique de l’attaque de Jaranwala.
Les participant.es ont également demandé au gouvernement canadien de défendre les droits des chrétien.nes pakistanais.es et d’aborder la question avec le gouvernement pakistanais.
Le sentiment qui était palpable était la colère face à ce qui s’était passé. Les auteurs des violences ne devaient pas bénéficier de l’impunité et les gouvernements doivent être tenus responsables de la sûreté et de la sécurité de tous leurs citoyen.nes, quelle que soit leur appartenance religieuse.
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