le 13 avril 2025 | Socialist Project | Traduction David Mandel
https://socialistproject.ca/2025/04/from-bad-to-worse/
La crise de légitimation et l’État autoritaire
La conjoncture politique actuelle se caractérise par le sentiment croissant, au Canada et partout dans le monde, que les politiques néolibérales ont échoué et que le capitalisme lui-même ne fonctionne pas. Ce sentiment est alimenté par l’affaiblissement, le démantèlement, voire la destruction, de ce qui conférait au système capitaliste une apparence de « légitimité » et d’« équité » aux yeux de la classe des travailleurs et travailleuses : salaires qui montaient, logements abordables, amélioration des soins de santé, et protection de l’environnement. Il s’agit d’une crise de légitimité croissante.
Si l’origine la plus immédiate de cette impasse est la « grande crise financière » de 2008-2010, elle est plus profondément enracinée dans la structure de l’État néolibéral, qui connaît un approfondissement de ses caractéristiques autoritaires dans la plupart des pays, en particulier avec l’arrivée au pouvoir de la seconde administration de Donald Trump aux États-Unis en janvier 2025.
La transformation des États capitalistes en un régime politique plus discipliné et axé sur le marché s’est opérée lorsque les États ont sacrifié l’augmentation des impôts sur les riches, qui avait soutenu les politiques et programmes sociaux, aux besoins du capital en matière de profits accrus, face à la longue crise des années 1970.
Les fonctions d’accumulation de l’État – les divers soutiens politiques à la rentabilité et à la réussite économique de la classe capitaliste – ont pris le pas sur la fourniture de services sociaux pour répondre aux besoins humains en matière de santé, de vieillissement, d’éducation, de culture, etc. Pour mener à bien ce programme, à partir des années 1980, le pouvoir de l’État a été largement centralisé au sein des banques centrales, des ministères des Finances et des services de police et pénitentiaires, tous largement à l’abri des pressions populaires et de la responsabilité démocratique.
Le rôle des partis politiques, des élections et des autres institutions étatiques associées à la légitimation du système est devenu de plus en plus limité et circonscrit, parallèlement à la restriction persistante des droits syndicaux. Pourtant, dans un contexte de précarité croissante du marché du travail et de stagnation des salaires jusque dans les années 1990, la contestation ouvrière a été largement contenue. Cet État néolibéral – fait de privatisations, de déréglementation, de libre-échange et de renforcement des contrôles policiers – a conduit de nombreux militants, nombreuses militantes et acteurs et actrices socialistes à parler d’une défaite de la politique ouvrière et d’un « vidage » de la démocratie libérale.
Les effets de la crise financière de 2008
C’est en 2008 que cette évolution a dégénéré en une véritable crise de légitimité politique, souvent qualifiée de « crise financière mondiale ». La crise financière s’est d’abord concentrée sur les institutions du système étatique les plus directement associées à l’intégration idéologique, dont la fonction est de convaincre la population de la légitimité et de la justice du système capitaliste – les partis politiques, les médias grand public et les établissements d’enseignement.
Elle a également pris la forme d’une crise de l’impérialisme, se répercutant du centre impérial américain sur l’ensemble du système impérial, y compris le Canada, et puis se répercutant sur le cœur même de l’empire américain. Le Canada, allié le plus fiable de l’empire, a dû faire face à bon nombre des mêmes contradictions que les États-Unis dans la gestion des conséquences économiques, sociales et idéologiques.
La crise financière a ainsi révélé l’interdépendance de formations sociales distinctes qui se sont formées au cours de la mondialisation menée par les États-Unis. Pendant plusieurs années, l’instabilité financière, la récession, le chômage et les renflouements ont touché des formations sociales particulières, à des rythmes distincts, définis par la position de chaque État national au sein du système impérial, son équilibre des forces et sa composition de classe. Chaque État a connu ses propres manifestations, ses tensions latentes et ses symptômes morbides : l’apparition de Trump et du mouvement MAGA aux États-Unis, la résurgence de mouvements fascistes majeurs en Allemagne, en Italie, en France et dans d’autres régions d’Europe, et des émeutes racistes explosives en Grande-Bretagne.
Au Canada, on a assisté à l’émergence d’une extrême droite populiste au sein du Parti conservateur national, à des scissions politiques en partis d’extrême droite dans plusieurs provinces, et à l’émergence du Parti populaire du Canada.
La crise a été aggravée par l’inquiétude populaire face à un effondrement écologique imminent, avec des incendies de forêt, des inondations et des tempêtes record frappant l’Amérique du Nord avec une régularité effrayante.
L’incapacité flagrante des États capitalistes à prendre des mesures significatives pour faire face à la catastrophe grandissante a éviscéré le mythe du « progressisme » libéral et de l’« incrémentalisme politique », selon lequel la situation s’améliorerait progressivement. Les illusions qui ont longtemps été essentielles à la légitimation du système capitaliste, comme la notion d’un « avenir meilleur », et même l’idée même de « l’avenir » sur laquelle ces idéologies s’appuient, ont brutalement disparu, surtout aux yeux des jeunes.
Pendant ce temps, la poursuite de l’austérité et des privatisations a accru l’exposition de la classe ouvrière au marché, réduisant les protections restantes contre ses ravages, tout en élargissant, ou en consolidant, sa centralité et son pouvoir dans l’allocation des ressources. Une nouvelle génération, arrivée à maturité au Canada depuis la crise de 2008, est aujourd’hui confrontée à un ordre politique et économique qui semble totalement incapable d’offrir une vie enrichissante et sûre, ce qui se traduit par des défis majeurs en matière de logement, de maintien des revenus et de sécurité d’emploi.
Ce régime d’« autoritarisme marchand » s’est consolidé grâce au durcissement des coalitions centristes, rendant le terrain électoral extrêmement défavorable à l’intervention des forces socialistes ou populaires. Outre une gouvernance hautement coercitive à l’intérieur du pays, ces forces se sont tournées vers un militarisme croissant à l’étranger, notamment par une confrontation croissante entre grandes puissances et le développement de nouveaux systèmes d’armes puissants, tels que des missiles hypersoniques équipés d’une nouvelle génération de bombes nucléaires.
La montée de ce militarisme est manifeste dans la guerre en Ukraine, soutenue par les États-Unis et l’OTAN (actuellement réévaluée par l’administration Trump à partir de 2025), et dans la guerre génocidaire israélo-américaine à Gaza.
Donald Trump et la montée de la droite
La nouvelle administration Trump a lancé une combinaison agressive d’attaques autoritaires contre des institutions étatiques clés et les communautés immigrées, recourant à des décrets présidentiels pour contourner le contrôle législatif. Cette concentration du pouvoir exécutif s’accompagne d’un nouveau discours impérialiste agressif, avec des menaces parfois illogiques contre d’autres États et territoires, notamment le Groenland, le Panama, la Chine et le Canada.
On ignore combien de temps il faudra pour que ces changements soient institutionnalisés et quelle sera leur ampleur pour instaurer un nouvel autoritarisme. Jusqu’à présent, peu d’opposition s’organise aux États-Unis. Des éléments de la classe capitaliste encore attachés au projet de mondialisation mené par les États-Unis sont mal à l’aise avec les initiatives de Trump (à l’exception de la promesse de baisses d’impôts), mais restent silencieux. Le Parti démocrate est désorienté après l’échec du programme Biden et l’aliénation populaire résultant de leur soutien aux guerres en Ukraine et à Gaza. Et la gauche et le mouvement ouvrier américains sont encore en proie à des difficultés organisationnelles, remarquablement silencieux face aux menaces contre les travailleurs et travailleuses du Canada et du Mexique.
Le durcissement de la politique et de l’État a initialement réussi en Amérique du Nord à contrer la menace mondiale croissante de l’extrême droite. Ce mouvement est notamment porté par des petits entrepreneur.e.s de plus en plus radicalisé.e.s (la petite-bourgeoisie), longtemps mis.es à l’étroit par la mondialisation, ainsi que par des pans de la classe ouvrière en colère et politiquement confus.
Malgré leurs importantes contradictions et les limites programmatiques et stratégiques majeures de la droite populiste et radicale, ces forces sociales ont été les principales bénéficiaires de la crise de légitimité. Elles ont démontré leur capacité à occuper, à des degrés divers, les espaces idéologiques évacués par les forces politiques sociales-démocrates et libérales en Europe et en Amérique du Nord.
Le réalignement néolibéral en cours des partis sociaux-démocrates en difficulté, par exemple, a continué à refléter et à alimenter la décomposition de la classe ouvrière, sous-tendue par les forces économiques centrifuges de la dispersion et de la précarité, l’augmentation forcée de la responsabilité individuelle sur le marché du travail, et l’intensification des processus de travail.
Ce processus a persisté après les défaites politiques de Bernie Sanders (faisant le pont entre le Parti démocrate et les Democratic Socialists of America aux États-Unis, de Jeremy Corbyn au sein du Parti travailliste britannique - comme auparavant avec Tony Benn), et les impasses des nouveaux partis de gauche en Grèce, en Espagne, en Allemagne et ailleurs en Europe.
Ces défaites ont ouvert la voie à une mainmise renouvelée des centristes libéraux, soutenus par les grandes entreprises, sur les partis de centre-gauche, sans grand succès électoral à l’appui. Le NPD a adopté une approche similaire aux niveaux provincial et fédéral au Canada.
Les jeunes du Canada, des États-Unis et d’Europe n’ont pas été épargné.e.s par l’adoption de solutions économiques de marché et de droite, en raison de leur manque de confiance en leur avenir économique et social, ce qui s’est traduit par un soutien électoral croissant aux partis conservateurs, comme le Parti conservateur du Canada de Pierre Polièvre et le Parti républicain de Trump.
Pourtant, la contestation, comme par le passé – notamment à l’époque du mouvement altermondialiste, d’Idle No More, et des soulèvements de Black Lives Matter – a attiré de nouvelles vagues de jeunes. Cette fois, c’est la multiplication des campements et des manifestations contre les attaques génocidaires israéliennes à Gaza, qui a attiré de nouvelles vagues de jeunes vers la pensée anti-impérialiste, les actions BDS et les politiques progressistes. La syndicalisation dans le secteur de la logistique et autour d’Amazon, ainsi que d’autres campagnes autour de l’économie des petits boulots, ont également suscité l’émergence d’une nouvelle cohorte de militant.e.s syndicaux et syndicales.
Les partis sociaux-démocrates comme le NPD ont depuis longtemps renoncé à toute remise en cause du capitalisme et n’ont guère avancé que de modestes réformes du régime néolibéral dans leur quête incessante d’un « capitalisme à visage humain ». Il est clair que l’adhésion à ces partis n’a pas donné naissance à une politique anticapitaliste ni permis l’émergence d’une nouvelle gauche politique.
Le contexte actuel, caractérisé par une gauche radicale faible, des classes ouvrières fragmentées et un mouvement syndical politiquement prudent, a conduit de nombreux et nombreuses membres de la gauche, tant en Europe qu’en Amérique du Nord, à ne voir d’autre solution que de s’allier aux partis politiques traditionnels comme « partenaires juniors » au sein de nouveaux « fronts populaires », seule voie pour combattre la menace immédiate de la montée de la droite dure. Au Canada, cela se traduit par diverses alliances électorales entre le NPD, les Verts et les Libéraux (avec une variante propre au Québec), soutenues par un large éventail d’organisations de la gauche sociale cherchant à bloquer toute nouvelle érosion des acquis sociaux.
Il faut s’attaquer à la menace croissante de la droite. Mais cela ne doit pas se faire au prix de la dissolution d’une politique socialiste dans des coalitions dont les stratégies politiques et économiques – néolibéralisme et guerres mondiales en Europe de l’Est, au Moyen-Orient et en Asie – ont été si directement responsables de la montée des forces d’extrême droite.
Dans ce contexte, il est plus important que jamais que la gauche socialiste mette tout en œuvre pour accroître sa propre visibilité, créer une présence organisationnelle et promouvoir, aussi vigoureusement que possible, une vision politique alternative.
Cela est nécessaire non seulement pour préserver les acquis démocratiques du passé, mais aussi pour répondre aux exigences croissantes d’un avenir proche « terrifiant » vers lequel Trump, l’OTAN et le changement climatique nous poussent sans relâche.
Si les « solutions » fondées sur le marché à la crise écologique proposées par le centre néolibéral sont insuffisantes, nous devons insister explicitement sur le fait que seule la remise en cause fondamentale du capitalisme et une profonde réorganisation de l’économie sur la base d’une démocratie radicale et la mise en œuvre d’un régime de planification démocratique ont une chance de conduire à un avenir durable. Ce n’est pas parce que cela presse que les compromis centristes ou les postures d’extrême gauche deviennent soudainement efficaces.
L’ouverture pour les socialistes
À l’heure actuelle, face à la menace des tarifs douaniers de Trump et à leurs répercussions socioéconomiques, une ouverture politique s’offre aux socialistes. La nécessité de rééquilibrer la relation du Canada avec l’empire américain – voire, pour certain.e.s, de s’en désengager – devient un sujet populaire parmi les travailleurs et travailleuses de tous horizons. Ils et elles expriment des inquiétudes quant au niveau d’intégration avec les États-Unis et aux coûts des politiques sociales et économiques de Trump, notamment les demandes d’augmentation radicale des dépenses militaires et de militarisation de l’Arctique et de la frontière canado-américaine.
Défier Trump signifie différentes choses pour différentes sections de la classe capitaliste canadienne : une majorité souhaite le statu quo ; d’autres réclament une intégration plus poussée ; et une petite minorité souhaite une politique industrielle davantage centrée sur le national, fondée sur une compétitivité et un capitalisme accrus, mais qui, à bien des égards, demeure conciliante avec l’empire américain et liée à la dépendance aux exportations.
Cette dernière position comprend des propositions visant à construire des pipelines de combustibles fossiles est-ouest, à abaisser les barrières commerciales interprovinciales, à rechercher activement de nouveaux marchés d’exportation, à poursuivre une gouvernance et des politiques économiques plus néolibérales et à répondre aux demandes de dépenses militaires accrues avec une intégration opérationnelle militaire plus poussée avec les États-Unis et l’OTAN dans l’Arctique, en Europe et en Asie de l’Est.
Les socialistes ont l’occasion de plaider en faveur d’un désengagement de l’empire américain en construisant une économie coopérative, socialement gérée et planifiée démocratiquement, organisée pour répondre aux besoins humains. Une telle économie serait davantage axée sur le développement interne, avec des prestations sociales en matière de logement, d’éducation, de transports publics et de soins de santé pour les travailleurs et travailleuses, et une évolution résolue vers la durabilité écologique et une réduction radicale des émissions de carbone.
Cela nécessiterait une rupture avec la mobilité des capitaux, le contrôle de la finance et du crédit, un nouveau régime fiscal, l’arrêt de l’austérité, l’abandon de la dépendance aux énergies fossiles et la rupture avec la voie néolibérale plus autoritaire dans laquelle Trump engage les États-Unis et que Polièvre, Doug Ford et le parti Conservateur entendent suivre.
La gauche socialiste que nous devons construire doit être anti-impérialiste. Il ne s’agit pas de semer l’illusion que le capitalisme est « à bout de souffle » ou que l’empire américain est sur le point de disparaître en tant que puissance mondiale dominante.
Nous devons reconnaître avec lucidité l’ampleur du défi. Si l’empire américain s’est fragmenté, si l’État américain ne jouit plus d’un « moment unipolaire » et si sa primauté dans l’ordre mondial s’est érodée, il n’en demeure pas moins la puissance économique, militaire et diplomatique dominante. De même, la mondialisation capitaliste et la mobilité des capitaux sont toujours bien présentes, les entreprises continuent d’engranger des profits, et les bouleversements environnementaux et sociaux ne remettent pas en question le recours aux prix et aux solutions de marché pour tenter de les résoudre.
Le capitalisme ne s’effondrera pas de lui-même ; il doit être transformé par l’action politique de la classe ouvrière. Cela doit inclure la lutte contre le colonialisme, souvent étroitement lié au capitalisme extractif des énergies fossiles. Cela commence par une déclaration de solidarité avec les défenseur.eue.s des terres autochtones, comme engagement prioritaire en faveur du droit des peuples colonisés à vivre dans la dignité et l’autodétermination.
On observe aujourd’hui une polarisation des options. La politique de compromis de classe, qui a défini la politique sociale-démocrate du XXe siècle au sortir des guerres mondiales et de l’émergence d’une syndicalisation de masse, n’est plus d’actualité. Même remporter des réformes modérées aujourd’hui exige une confrontation directe avec le capital et le capitalisme, ce qui, à son tour, exige de construire la base sociale profonde nécessaire à son efficacité.
De tels efforts doivent dépasser l’électoralisme qui considère le vote pour des politicien.ne.s individuel.le.s comme un raccourci. Et cela ne se résume pas à reconstruire et à élargir les syndicats conservateurs, dont les horizons politiques limités ont si directement contribué à notre situation actuelle.
Les efforts politiques de la gauche pour se développer en marge du mouvement syndical ne peuvent se faire que de manière à nous rendre dépendants et à nous abstenir de remettre en question l’orientation politique du syndicat.
Les mobilisations et résistances isolées – comme les grèves réussies dans le secteur automobile et ailleurs – ont été importantes. Mais elles n’ont pas permis de percée durable qui mettrait fin à l’inertie plus générale du cynisme et du fatalisme de la classe ouvrière. Le mouvement ouvrier au Canada doit encore être transformé.
Le Projet Socialiste : Vers l’Avenir
Tout cela nécessite un parti socialiste capable de s’engager dans la formation de la classe ouvrière par la pratique politique, en reliant les luttes disparates et en transformant les syndicats en instruments de lutte des classes. C’est le contexte auquel la gauche est confrontée au Canada et ailleurs.
À partir de cette constatation politique, le Projet Socialiste se penche non seulement sur le passé et le présent, mais aussi, comme tous les socialistes, sur l’avenir. De toute évidence, le présent n’est pas celui de grand succès de la classe ouvrière et des socialistes : les ravages du capitalisme néolibéral, l’impérialisme brutal de Trump, la défaite et la faiblesse des mouvements ouvriers, en particulier du mouvement syndical organisé, et la montée du populisme de droite et du conservatisme social, face à l’incapacité du centrisme libéral et de la social-démocratie à affronter le capitalisme. Cela sans parler des terribles pertes en vies humaines dans les guerres comme celles de Gaza, d’Ukraine et d’ailleurs, ou de la tragédie de la vie sans eau potable, au milieu de l’abondance, dans les communautés autochtones.
Il existe néanmoins des possibilités et de l’espoir : la classe ouvrière, bien que vaincue politiquement, continue de riposter, quoique sous des formes manquant de cohérence, de pouvoir organisationnel, et de cohésion, ainsi que d’une culture et d’une idéologie politiques propre à la classe ouvrière.
Mais une grande partie du virage vers le cynisme, la pensée et le vote de droite reflète le renforcement des pires composantes du capitalisme – chômage, inégalités, dégradation climatique, fracture sociale et réactions négatives – qui accompagnent inévitablement un leadership politique et social qui accepte et renforce quotidiennement le mythe selon lequel il n’existe pas d’alternative au capitalisme. Les travailleurs et travailleuses réagissent à ceux et celles qui proposent de fausses solutions, comme les Trump et les Poilièvre de ce monde.
Mais l’insécurité, la colère et la frustration qui poussent de nombreux travailleurs et nombreuses travailleuses vers la droite peuvent servir de fondement à une alternative à la gauche. Les socialistes occupent une place centrale dans les efforts visant à construire une compréhension et une identification de classe au sein et à travers la classe ouvrière, au Canada et dans d’autres pays. Nous avons la responsabilité et le potentiel de travailler au sein des institutions, des communautés et des syndicats clés de la classe ouvrière afin de former une nouvelle génération de dirigeant.e.s issu.e.s de la classe ouvrière et de bâtir une alternative.
Ils peuvent puiser une forte motivation des immenses manifestations contre le génocide de Gaza ; da la colère et le ressentiment grandissants des travailleurs et travailleuses en quête de logement, de soins de santé, d’emplois décents, de nourriture et de loisirs abordables ; et dans la prise de conscience croissante de la nécessité de créer un Canada – solidaire des autres – où les travailleurs et les travailleuses sont capables de prendre des décisions économiques et politiques clés, face à l’intimidation de l’empire américain, aux compromis et au besoin impérieux de faires de profits sur le dos de la classe ouvrière.
Cela nécessite la construction d’un parti politique socialiste, fondé sur les actions, les idées et l’organisation de la classe ouvrière.
La classe ouvrière est vaste. Elle est la source du travail qui rend possible tous les aspects de notre vie sociale et économique. Mais nous sommes divisé.e.s par secteurs, par niveaux du marché du travail, par statut social et identités : cols bleus/cols blancs, immigrant.e.s/natifs et natives, migrant.e.s, travailleurs et travailleuses précaires, hommes/femmes, transgenres, LGBT, public/privé, propriétaires/locataires et sans-abri.
Rassembler ces segments de la classe ouvrière et bâtir un mouvement politique et une identité commune est la mission d’un parti authentiquement socialiste.
Résumer et appliquer les leçons tirées de l’expérience et des luttes passées est un rôle clé pour les socialistes et une perspective passionnante pour construire et remettre en question et finalement renverser le système social existant.
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