Pour les TUAC Canada, ce jugement constitue une avancée historique pour la protection des droits de tous les travailleurs et travailleuses puisque, désormais, les employeurs seront obligés de se justifier lorsqu’ils fermeront un magasin. Il est évident que certaines entreprises y réfléchiront à deux fois avant de mettre des gens au chômage en usant d’excuses par lesquelles elles sapent les droits des salariés et affectent de nombreuses familles de travailleuses et de travailleurs.
« Le verdict de la Cour suprême nous confirme que nul n’est au-dessus de la loi. Ni même une multinationale comme Walmart, qui au fil des ans n’a jamais cessé de multiplier les subterfuges pour empêcher ses associés d’exercer leurs droits à la syndicalisation et pour éviter d’avoir à négocier collectivement avec ses employés au Québec. Ce jugement pose un jalon important pour le respect des droits à la syndicalisation des travailleurs et des travailleuses », déclare Paul Meinema, président national des TUAC Canada.
Rappelons que le vendredi 6 décembre 2013, les anciens travailleurs du magasin Walmart de Jonquière étaient de retour pour la deuxième fois devant la Cour suprême du Canada dans l’ultime tentative d’obtenir gain de cause. Ils s’appuyaient alors sur les dispositions de l’article 59 du Code du travail du Québec qui prévoit un gel des conditions de travail pendant un processus de syndicalisation.
L’avocat des anciens associés du Walmart de Jonquière, Me Claude Leblanc, avait alors plaidé que : « Lorsqu’un employeur ferme son entreprise, et il n’est pas interdit de le faire, les compteurs ne repartent pas à zéro. L’employeur est tenu, pendant une certaine période de temps, de donner une justification à la dite fermeture. Par ailleurs, pour un employé, qu’il soit mis à pied, licencié, congédié, remercié de ses services ou que son établissement ferme, le résultat est le même. Il perd son emploi et en ce sens ses conditions de travail sont modifiées ».
Membres de la section locale 503 des TUAC Canada, les 190 anciens associés du Walmart de Jonquière ont toujours gardé espoir qu’un jour justice leur soit rendue.
« Je tiens à saluer le courage de tous ces hommes et ces femmes qui se sont tenus debout devant cette multinationale pendant ces nombreuses années. Leur ténacité et leur détermination ont été une grande source d’inspiration pour notre grande organisation. À leur façon, ils ont définitivement façonné un pan de l’histoire des droits du travail au Québec », d’affirmer Louise Lefebvre, présidente de la section locale 503 des TUAC Canada.