La sienne et celle de tant d’autres en Israël qui n’ont pas de visibilité médiatique ce qui contribue à nous maintenir toutes et tous isolées dans une dichotomie qui comme à son habitude sert les pouvoirs en place et assure la montée d’une militarisation qui n’a plus de limites et l’oblitération de facto du peuple palestinien.
« Le site des Femmes en noir de Marseilles explique :
« Le groupe Femmes en Noir est né sur une place de Jérusalem Ouest en janvier 1988, au début de la première intifada, de la rencontre de sept femmes israéliennes, parmi lesquelles la féministe et pacifiste, Hagar Roublev, malheureusement décédée depuis. Elles ont choisi le silence et le noir pour protester contre l’occupation militaire de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, décidée par le gouvernement israélien. Ce choix de manifester en noir et en silence s’est inspiré des pratiques d’autres femmes dans d’autres luttes au monde : les femmes sud-africaines contre l’Apartheid, les mères et grand-mères de la place de Mai, qui chaque semaine en Argentine, manifestent pour leurs enfants et petits-enfants disparus. »
Objet : un cri pour arrêter l’effusion de sang – d’Yvonne Deutsch
Chères toutes,
J’ai vu ce matin des images de ce qu’on appelait sur le serveur « le camp de concentration de Gaza ». Cette horreur, cette cruauté est faite en mon nom, une femme israélienne juive vivant à Jérusalem Ouest. Les crimes contre l’humanité commis à Gaza sont faits en mon nom, une féministe, une militante de la paix. Ces massacres sont faits au nom de ceux que j’aime. Cette souffrance est causée au nom de ma communauté. Ce crime contre des enfants palestiniens et les habitants de Gaza sont faits en mon nom.
– J’ai honte.
– J’ai mal.
– Je pleure.
– J’éprouve de la rage.
– Je me sens impuissante.
– Je fais partie d’une communauté militante.
– Ma communauté est active tous les jours pour arrêter l’effusion de sang.
– Ma communauté est active contre l’occupation depuis de longues années.
– Ma communauté est active pour une solution juste dans le conflit israélo-palestinien
– Ma communauté est solidaire du peuple palestinien
– Ma communauté reconnaît que le peuple palestinien aspire à vivre en paix
– Ma communauté est consciente des résultats violents de l’occupation et de la pauvreté et du désespoir qui en découlent.
– Ma communauté est active contre le racisme
– Ma communauté est active contre la pauvreté et pour la justice sociale en Israël
– Ma communauté crée des coopérations économiques et écologiques à la base, avec des Palestiniens des Territoires occupés de 1967
– Ma communauté est juive – palestinienne
– Ma communauté est vieille et jeune
– Ma communauté est active pour les droits humains des Palestiniens
– Ma communauté est active pour leurs droits économiques, sociaux et politiques
– Ma communauté reconnaît que notre propre sécurité et bien-être est connectée au bien-être des Palestiniens et à leur sécurité et prospérité
– Ma communauté est active contre la violence et la guerre.
– Ma communauté refuse de prendre part à la guerre et à l’occupation
– Ma communauté est active est active pour la justice, la prospérité, une conscience écologique et la paix
– Ma communauté fait partie d’un réseau politique global de féministes pour la paix qui lie la guerre et la violence contre les femmes comme étant la base du patriarcat.
– Ma communauté est active pour arrêter l’effusion de sang et la cruauté au service de superpuissances qui combinent capitalisme, fondamentalismes, militarisation et structures nationalistes
– Ma communauté est constituée de nombreux cercles de militantisme et de connaissance, proches et lointains
– Ma communauté est riche en couleur et en diversité
– Ma communauté se compose de femmes, d’hommes et de multi-genres
– Ma communauté est hétéro, lesbienne, gay, bi et trans-genre et queer
– Ma communauté est locale
– Ma communauté est globale
– Ma communauté est un large mouvement de paix mondial de femmes féministes
– Je suis une Femme en Noir en Israël
– Le gouvernement israélien est en train de commettre des crimes contre l’humanité à Gaza
– J’ai honte.
– J’éprouve de la rage.
– Je me sens impuissante.
– Nous n’avons pas stoppé le mal,
– Nous continuons à manifester dans les rues, à interpeller les décideurs, à diffuser l’information, à signer des pétitions, à envoyer de l’aide humanitaire, à faire des actions directes
– Nos voix ne sont pas entendues
– Nos voix claires et sonores sont réduites au silence
– Nos voix n’atteignent pas nos sœurs et nos frères en Palestine
– Nos voix ne stoppent pas le feu et la destruction
– Nous continuerons à agir et à espérer.
– Nous continuerons à franchir les murs, les frontières et les ghettos imposés par le patriarcat,
– Nous continuerons à entendre le cri de Gaza
– Nous continuerons à entendre le cri de la Cisjordanie
– Nous écouterons aussi le cri des femmes et des enfants au Congo, au - Nord-Ouganda, au Sud-Soudan, en Colombie et ailleurs
– Cette souffrance est connectée et fait partie de la même culture politique patriarcale
– Nous disons à voix haute PAS EN NOTRE NOM
Nous refusons d’être ennemis
– Dans le sud d’Israël où ils souffrent des missiles, il y a aussi des voix pour la paix
– Nous continuerons à nous opposer à la guerre et au militarisme
– Nous continuerons à créer une culture de non violence, de justice et de paix
– Nous continuerons à servir l’humanité
– Puissions nous apprendre et enseigner que tout est un
– Puissions nous apprendre et enseigner que un est tout
– Puissions nous trouver une transformation, une justice et une guérison
– Puissions nous tous vivre dans la paix
– Puissions nous tous vivre dans la joie.
Source : http://netfemmes.cdeacf.ca/les_actualites/lire.php?article=12807