De plus, l’épouvantable accident nucléaire à Fukushima Dai-ichi (n°1) a entraîné une situation encore plus dévastatrice pour la population de la préfecture de Fukushima. Le nombre de personnes évacuées, près des villes et des villages aux environs de la centrale nucléaire de Dai-ichi a atteint le chiffre de 100 000. Ils ne pourront pas retourner dans leur ville pendant plusieurs décennies, en fait pendant une période indéfinie, à cause de la contamination radioactive de la terre, des rivières, de la mer et de l’air.
Le désastre nucléaire de Fukushima est loin d’être terminé. Les retombées radioactives causées par l’explosion de la centrale nucléaire diffusent continuellement des déchets radioactifs dans les environs de la centrale et cela va engendrer des effets fatals en particulier sur la santé des femmes enceintes et des enfants.
Néanmoins, le Premier ministre Yoshihiko Noda du DPJ (Parti démocratique du Japon) a déclaré en décembre dernier que le « refroidissement du réacteur en fusion de Dai-ichi était achevé ». Cependant, de nombreux experts craignent que cette déclaration du gouvernement n’est d’autres objectif que de d’apaiser la colère grandissante de la population concernant l’accident nucléaire et qu’elle pourrait détourner l’attention des menaces qui sont toujours bien réelles en ce qui concerne la sureté des réacteurs.
Actuellement, 52 des 54 réacteurs japonais sont à l’arrêt principalement pour effectuer une révision périodique ou pour effectuer un contrôle de leur sécurité. Les deux réacteurs encore en fonction vont aussi être arrêtés à la fin du mois d’avril. Pour éviter cette situation, le gouvernement et les capitalistes tentent de faire croire à une possible « pénurie de ravitaillement de l’électricité » dans une campagne qui jour sur l’anxiété populaire et qui laisse entendre que ce serait un désastre pour le bon rétablissement économique du Japon en entraînant une aggravation du chômage, etc…
Pour sauver les centrales nucléaires, le gouvernement DPJ et les capitalistes sont prêt à réactiver de nombreux réacteurs nucléaires après les avoir déclarés sûrs grâce à des “spécialistes” cooptés. Sous pression du lobby nucléaire, le gouvernement a aussi promis le maintien de la politique d’exportation du nucléaire japonais.
Peu après la catastrophe de Fukushima, les japonais ont pris conscience de l’absence de fondements des campagnes sur « la sureté et la propreté » de l’énergie nucléaire. Des mères d’enfants et des jeunes qui n’avaient jamais participé à des manifestations jusqu’à l’accident ont été de plus en plus mobilisés, un phénomène en boule de neige.
Celles et ceux qui se sont mobilisés pour la première fois ont le sentiment très fort qu’ils sont « trompés par les médias dominants » et ils ont rejoints les manifestations à travers les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook.
Depuis septembre dernier, un sit-in et une tente devant le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie ont attiré beaucoup de monde, en particulier « les femmes de Fukushima contre les centrales nucléaires ». Cette tente contre le nucléaire et devenu un des symboles de la colère du peuple contre le gouvernement et la classe dirigeante. Ce phénomène nouveau s’inscrit dans le contexte du mouvement « Occupy the Streets » partout dans le monde, avec ses particularités propres.
La manifestation contre les centrales nucléaires, le 11 septembre dernier, six mois après la catastrophe nucléaire a mobilisé 60 000 personnes à Tokyo. Le 11 mars 2012, les syndicalistes, les militants de la paix, les groupes civiques, les organisations de paysans et de pécheurs appellent à un grand rassemblement contre les centrales nucléaires. Ils demandent des compensations pour toutes les personnes qui ont été affectées, l’arrêt des centrales nucléaires, etc… Il y aura de nombreux rassemblements et manifestations dans tout le pays le même jour.
Nous espérons que ce mouvement social au Japon, en solidarité avec les personnes affectées par le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire, permettra un changement des rapports de forces à travers le développement d’un mouvement anti-nucléaire.
Kenji Kunitomi