Édition du 19 novembre 2024

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URGENCE : les femmes et les filles victimes de violences sexuelles attendent toujours

Montréal le 22 juin 2016 – Trois ans et trois consultations depuis que le 2ème plan d’action gouvernemental en matière d’agressions sexuelles 2008-2013 est échu. Plus de trois ans également que le gouvernement promet un plan d’action en matière d’exploitation sexuelle. Le Regroupement québécois des CALACS et les groupes travaillant auprès des femmes présentant les plus hauts taux de victimisation en matière de violence sexuelle déplorent la lenteur administrative qui laisse planer le doute sur l’importance qu’accorde réellement le gouvernement à ce fléau social d’envergure.

Le risque de se faire agresser sexuellement pour une femme ou une fille est toujours bien réel – 1 sur 3 au Québec -, pourtant de moins en moins de victimes se tournent vers le système judiciaire, soit seulement 5% en 2013-2014 selon Statistiques Canada. Or, le gouvernement ne semble réagir qu’aux cas qui sont médiatisés, particulièrement ceux qui mettent en lumière l’inaction de celui-ci. Pensons notamment aux femmes autochtones de Val D’or dont les accusés sont des employés de l’État ou encore aux jeunes fugueuses victimes d’exploitation sexuelle. Malheureusement, ce ne sont pas des cas isolés et les milliers de dévoilements via la campagne #AgressionNonDénoncée en témoignent. « Nous côtoyons des survivantes d’agression sexuelle quotidiennement et les besoins sont grands. Pour assurer un soutien et des services adéquats, les organismes doivent être en mesure de les accueillir » souligne Nathalie Duhamel, coordonnatrice du RQCALACS.

La sortie de la Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles 2016-2021 était prévue ce printemps selon le gouvernement. « Nos attentes sont élevées. Après toutes les consultations, nous espérons que le gouvernement nous a écoutées et que la stratégie intègrera les recommandations des organismes spécialisés » ajoute Éliane Legault-Roy, porte-parole de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle. Les ressources de première ligne revendiquent la reconnaissance de l’expertise des CALACS sur le terrain ainsi que des mesures spécifiques d’aide et de prévention pour enrayer les taux de violence supérieurs à l’égard des personnes en situation de handicap, les communautés de diverses origines et agir auprès des personnes LGBTQIA. « L’impact de ces actions dépend directement de la collaboration des organismes du milieu, ils doivent faire partie de la solution. » rappelle Manon Deschênes, directrice générale du Réseau des lesbiennes du Québec. De la même façon, les organismes revendiquent des mesures ciblées pour répondre aux besoins des communautés autochtones, tenant compte des recommandations formulées à cet égard par Femmes autochtone du Québec. « Nous sommes préoccupées par le peu d’importance qu’accorde le gouvernement à ce fléau social d’envergure qu’est la violence des hommes envers les femmes. Les femmes et les filles victimes d’agressions sexuelles et d’exploitation sexuelle ont besoin d’aide maintenant, l’inaction du gouvernement dans ce dossier est déplorable » conclut Mme Duhamel.

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Groupes qui appuient ce communiqué :

Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle

Réseau des lesbiennes du Québec

Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec

Mouvement contre le viol et l’inceste

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