Alors qu’existent des vues largement divergentes parmi les chefs de gouvernement de 20 nations industrialisées, l’unité prévaut au sein du mouvement syndical international concernant les prochaines étapes nécessaires vers la justice économique et la stabilité. La « Déclaration de Washington » des Global Unions (Syndicats mondiaux), qui doit être présentée lors du Sommet de crise du G20 à Washington le 15 novembre, appelle les dirigeants politiques à :
– Initier un plan de relance massif
– Garantir qu’une crise financière d’une telle ampleur ne se reproduise plus jamais
– Conduire une nouvelle gouvernance économique mondiale
– Combattre l’explosion des inégalités de revenus qui est au cœur de cette crise
La Déclaration note que l’enjeu est considérable pour les ménages salariés dans la réponse à cette crise. « Aujourd’hui nombreux sont ceux qui perdent leur logement, leur emploi et leur droit à la retraite du fait de la crise du système financier, crise pour laquelle ils ne portent aucune responsabilité. Les gouvernements du G20 doivent reconnaître l’urgente nécessité d’agir pour une gouvernance des marchés mondiaux plus juste, plus démocratique et plus inclusive. Les syndicats doivent être à la table des négociations … »
Le mouvement syndical avertit le G20 et les institutions financières internationales de ne pas répéter les erreurs du passé en insistant sur des coupes dans les dépenses gouvernementales en réponse à une crise.
« Une nouvelle approche doit prévaloir en matière de responsabilité fiscale dans la poursuite d’un New Deal mondial. La plus grave des erreurs dans le contexte actuel serait de poursuivre les coupes budgétaires dans le secteur public. Un engagement renouvelé en faveur de dotations de financement public et de services publics de qualité est nécessaire. Repenser les responsabilités des secteurs public et privé de l’économie doit passer par un financement responsable du secteur public par une fiscalité juste et de nouveaux engagements en faveur de l’efficacité et l’éthique de services publics de qualité, dans lesquels les organisations représentants les salariés du public peuvent jouer un rôle. »
L’Internationale de l’Education (IE), qui représente 30 millions d’enseignants et autres travailleurs du secteur de l’éducation dans plus de 170 pays, est profondément préoccupée par le fait que la crise financière puisse entraver la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à l’éducation, en particulier du fait de l’alarmante pénurie d’enseignants. Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l’IE et Président du Conseil des Global Unions, a indiqué qu’un engagement renouvelé en faveur d’une éducation publique de qualité est fondamental pour des solutions à long terme.
Comme la Déclaration l’indique, « l’heure est aussi à l’investissement dans les personnes – dans leur éducation et leur santé, dans l’aide aux plus âgés et aux plus jeunes. 18 millions de nouveaux professeurs doivent être formés pour seulement réaliser l’objectif d’une scolarité primaire de qualité d’ici 2015. Des millions de professeurs et d’instructeurs sont aussi nécessaires pour répondre aux besoins en formation professionnelle de l’économie réelle et pour la reconversion des salariés touchés par les restructurations économiques ».
Les dirigeants de la Confédération syndicale internationale, du Conseil des Global Unions et des syndicats nationaux dans les pays du G20 vont se réunir avant le Sommet avec la Banque mondiale et le FMI, et avec des représentants de la future administration du Président nouvellement désigné Obama. Ils les exhorteront à répondre aux préoccupations des salariés et des syndicats qui les représentent.
Source : http://www.ei-ie.org/fr/news/show.php?id=803&theme=ei&country=global