Le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, est de passage aujourd’hui au Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans le cadre d’une grande consultation menée auprès de ses 33 500 membres, dont ceux des centres de services scolaires de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il est accompagné de Sandrine Hovington, présidente du Syndicat régional des employés de soutien (SRES-CSQ), de Nancy Gagnon, présidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire de Jonquière (SPSSJ-CSQ), et de Valérie Savard, présidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire du Pays-des-Bleuets (SPSSPB-CSQ).
Bien que la consultation débute, Éric Pronovost croit que l’on retrouvera certainement au cœur des revendications la demande d’horaires plus continus et réguliers de travail. « Il faut savoir que le salaire moyen d’un employé de soutien n’est que de 30 000 $ par année et que 70 % de nos membres occupent un emploi précaire. Faut-il se surprendre que, dans un tel contexte, les centres de services scolaires peinent à retenir le personnel et à attirer une relève ? », questionne le leader syndical.
La solution à la pénurie de personnel
Ce dernier précise que, si l’on veut mettre fin à la pénurie de personnel de soutien dans les établissements scolaires, il faut nécessairement lui assurer des conditions de travail attrayantes et un emploi suffisamment intéressant pour envisager d’y faire carrière. Il ajoute d’ailleurs que la FPSS-CSQ compte mobiliser ses membres au cours des prochaines semaines et miser sur leur solidarité pour envoyer un message clair au gouvernement Legault : les travailleuses et les travailleurs du soutien scolaire méritent mieux que des emplois précaires. Assez, c’est assez !
Une concurrence difficile
Pour sa part, la présidente du SRES-CSQ explique que ses membres ont plusieurs sujets d’insatisfaction, notamment en ce qui concerne la pénurie de personnel. « Les centres de services scolaires de la région doivent composer avec un réel problème d’attraction et de rétention du personnel. En effet, ils sont en concurrence avec les grandes entreprises du secteur privé, qui assurent de meilleures conditions de travail à leurs employés. Il n’est donc pas rare que des membres du personnel de soutien quittent leur poste pour aller occuper un meilleur emploi ailleurs », constate Sandrine Hovington.
Mécontentement chez les ouvriers spécialisés
Pour sa part, Nancy Gagnon prévoit que la rémunération des ouvriers spécialisés risque aussi d’être à l’ordre du jour de la prochaine négociation. « Je pense notamment aux électriciens, plombiers et menuisiers très compétents, qui effectuent des tâches et travaux semblables à leurs collègues du secteur de la construction, sans avoir droit au même salaire. Il est évident que cela génère un sentiment d’injustice », déplore la présidente du SPSSJ-CSQ. Elle ne serait d’ailleurs pas surprise que ces ouvriers spécialisés demandent également que la prime d’attraction et de rétention de 10 % obtenue lors de la dernière négociation soit intégrée dans la convention collective et ajoutée au salaire, de façon qu’elle devienne permanente.
Un personnel précieux qui mérite une meilleure reconnaissance
Valérie Savard déplore que les gens qui quittent ne sont pas toujours remplacés. Cela vient accentuer la surcharge de travail du personnel de soutien toujours en fonction. « Les emplois occupés par le personnel de soutien scolaire sont multiples. On parle de plus de 80 classes d’emplois différentes. Ces travailleuses et travailleurs sont précieux et interviennent partout dans l’école, que ce soit en soutien auprès des élèves ou de leurs collègues enseignants et professionnels, de même que de la direction. C’est évident que notre réseau scolaire ne peut pas se passer du personnel de soutien, et il serait grandement temps qu’on lui donne la reconnaissance et les conditions de travail qu’il mérite », conclut la présidente du SPSSPB-CSQ.
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