Édition du 12 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Les gilets jaunes

Gilets jaunes : Témoignage de Barbara

Si j’ai enfilé mon gilet jaune, ça n’est pas pour contester une taxe sur le carburant. Je suis une écolo de la première heure et je n’ai pas attendu un appel de l’état pour prendre mes propres mesures ; je n’ai plus de voiture, je me déplace en bus ou en vélo, je limite au maximum mes déchets, je cultive mes légumes, je boycotte les entreprises polluantes et favorise le commerce de proximité.

Seulement voilà, depuis plusieurs années, l’état français supprime une à une les lignes de bus et de train locales, pour celui qui habite en campagne et doit travailler, il n’y a guère d’autre choix que la voiture. Je trouve ça complètement illogique, si le vrai but de l’état était le progrès écologique, pourquoi ne pas développer le réseau de transports publics en même temps que l’on augmente les taxes carburants ? Il faut se rendre à l’évidence, le but n’est pas écologique mais financier. Et c’est encore les mêmes que l’on culpabilise, que l’on accuse de ne pas faire d’efforts pour la planète : les plus pauvres, ceux qui n’ont pas le choix.

C’est l’injustice sociale qui m’a poussée à agir, ce sont les chiffres honteux qui définissent la politique du pays, ils parlent d’eux mêmes :

+ 44% pour les dividendes versés aux actionnaires,
+ 32% pour les salaires des dirigeants des entreprises,
+9,3% de bénéfices.
En parallèle, -Manuel Macron alors secrétaire général adjoint à l’Elysée), le CICE a coûté à l’état 110 Milliards d’euros.

Pourquoi cette dépense astronomique ? Pour pousser les entreprises à créer ou conserver des emplois, nous dit-on. Seulement voilà, rien n’est prévu pour contrôler l’utilisation que les entreprises font de ces cadeaux fiscaux. Le résultat ? Il est très dur à estimer car les chiffres ne sont pas rendus publics, quelques commissions (désignées par l’état) se sont bien penchées sur la question mais leurs rapports sont contradictoires.

Pour les plus positifs, le CICE a contribué à la création ou au maintien de 100 à 200 000 emplois, pour les plus négatifs, résultat nul ... aucune amélioration.

Alors où sont passés ces 110 milliards ? Et bien ils ont contribué à augmenter considérablement les salaires des cadres et les bénéfices des actionnaires. L’entreprise Auchan, qui bénéficie du CICE, projette d’ouvrir ses premiers magasins sans employés ... Amazon détruit chaque jour ses stocks d’invendus et on pourrait citer des centaines d’exemples de ce genre.

Dans ma ville natale, Blanquefort, une géante usine Ford emploie une grosse majorité des habitants, mais les bénéfices engrangés sont jugés insuffisants par la direction (malgré les millions injectés par l’état). La décision tombe, Ford délocalise l’usine à l’étranger et met 850 salariés au chômage. Un seul choix pour les employés, la grève. Le groupe franco-belge Punch Powerglide propose de racheter l’usine et de sauver la moitié des emplois, c’est l’ultime chance. Mais Ford refuse de vendre et déclare préférer fermer l’usine. Pourquoi ? simple machiavélisme ? Non ... si l’usine reste ouverte, c’est un concurrent de plus sur le marché. L’état supervise cette négociation dégueulasse avec une impuissance parfaitement simulée.

La voilà la France des droits, le pays du peuple et de la révolution ! Il y en aurait d’autre des flagrants délits d’inhumanité, mais je ne veux faire vomir personne ...

Quelles solutions propose l’état pour palier aux 110 milliards du CICE ? Augmenter les taxes du petit peuple, baisser les allocations logement et les retraites, supprimer les collectivités locales. Pour enfoncer le clou on supprime l’ISF (impôts sur les grandes fortunes) en arguant que cet impôt coute plus cher à recouvrir que ce qu’il rapporte, à cause de l’évasion fiscale. Nous, les français-es de base, nous n’avons pas moyen de frauder le fisc, l’impôt est prélevé à la source, directement sur nos salaires, depuis ce début d’année. Venir se servir dans les comptes des travailleurs-euses les plus pauvres, ça l’état peut le faire, mais sanctionner les voleurs les plus riches ... ça non, ça prend trop de temps.

Personnellement, je l’ai abandonné depuis longtemps cet état traître, j’ai pris mes distances avec lui comme avec un ex amant encombrant. Depuis le jour où mon fils est mort dans un hôpital de campagne qui n’avait ni le personnel ni les moyens de le soigner. Avec mon mari, on a travaillé dur pour se libérer de notre crédit habitation, on a réfléchi longtemps pour modifier nos besoins et notre consommation, réduire drastiquement nos dépenses, devenir autonomes (le plus possible). Après des années à se cogner contre des murs d’injustice, on a abandonné la lutte et fait le choix de sortir du système. Tant pis pour ceux qui continuent de se faire broyer par la roue, ils n’avaient qu’à réagir.

Et puis tout d’un coup, le vent se lève, la colère se met à gronder dans les villages français et, comme un miracle inespéré, les citoyen-ne-s commencent à parler. Ils-elles se retrouvent sur les ronds points et ça parle de politique, ça n’y comprend pas grand chose mais ça sait, d’instinct, que ce n’est pas juste. Alors je retourne dans la fausse, j’abandonne ma solitude tranquille pour voir un peu ce qu’il se passe. La complexité du monde me revient en mémoire. Ces citoyen-ne-s sur les ronds points sont pris à la gorge, la révolte est le seul choix qu’il leur reste, on en est arrivé au point de non retour où on va travailler pour payer son essence et ses taxes. C’est bientôt Noël et on n’a pas de quoi acheter des cadeaux aux enfants, pourtant on travaille à temps plein, on fait des heures sup, mais on ne s’en sort pas.
Alors on se serre les coudes, on compare nos malheurs, on partage nos rêves, plus on sera nombreux-euses plus on se tiendra chaud. Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau que cette fraternité retrouvée, il ne reste plus qu’à aller réclamer la liberté et l’égalité qui nous sont dues. Soudain tout semble possible, le peuple est réveillé et cette fois, une berceuse ne suffira pas à le rendormir.

Bien sûr, il y a l’état en face, un état sourd et muet qui détourne le regard avec un certain dégoût pour cette masse informe, faite de fonctionnaires, de commerçant-e-s, d’ouvrier- ;re-s, de chômeur-euse-s et de tout ce que la France compte de contestataires. Pas de réponse à la colère : “votre correspondant est occupé, veuillez patienter”. Emmanuel Macron tourne le dos à son peuple, il ignore les manifestant-e-s, ces gens que l’on a ignoré toute leur vie, ces gens qui sont devenus des chiffres, des consommateur-trice-s, des contribuables. Je sais ce que ça fait de ne pas exister, ça tord les boyaux, ça donne envie de faire du bruit pour qu’on nous entende enfin, de casser quelque chose ... parfois même de tout péter

Pendant ce temps là, les scandales continuent d’alimenter la presse ; l’affaire Benalla, les emplois fictifs et les détournements des élu-e-s, on apprend que le jeune maire d’Hesdin s’est acheté des armes à feu avec les fonds publics, plus rien ne nous étonne, tout nous dégoute.

Les partis politiques se battent comme des charognards sur la carcasse du peuple de France, qui saura récupérer les mécontent-e-s à son compte ? Les artistes regardent ailleurs, ils-elles se réunissent (dans leurs 1500 avions privés) à Davos pour soutenir l’écologie et skier entre millionnaires. Quelle belle initiative ! La confiance envers les élites est brisée, elle a été tellement piétinée qu’il faudra plusieurs générations pour la restaurer. Le peuple est seul, comme un enfant que l’on a enfermé dans le noir et que l’on relâche subitement ... démerde toi maintenant !

La réponse aux questions est lacrymogène ... il n’y a que la police pour débattre, de l’autre coté de la table. Des policiers placés dans une situation indescriptible, eux qui gagnent un salaire de misère pour des horaires de clandestins. Mais leur devoir est d’obéir. Certains démissionnent, se mettent en arrêt maladie ... il ne reste plus que les acharnés, ceux qui rêvent depuis toujours de casser du gauchiste. Je ne m’étendrai pas sur les 75 policiers suicidés depuis l’élections du président, un tous les deux jours depuis le début d’année ... ça me fait trop de peine.

Et ça se bastonne ! Smicards en jaune contre smicards en bleu, les véritables responsables comptent les points et les blessé-e-s. Les médias crient à l’insurrection, chantent la terreur comme on le leur a appris, la terreur c’est efficace pour que les moutons regagnent l’étable. Mais la terreur parfois, ça se retourne contre son maître. Au mépris des élites répond la haine des opprimé-e-s, violence physique contre violence morale, la France saigne.

Il faut quatre semaines et des milliers de blessé-e-s pour que notre président réagisse. Il prend enfin la parole et nous fait la morale : “Vous n’êtes pas raisonnable, vous êtes bien plus chanceux que d’autres peuples du monde, vous avez encore des aides sociales (pour l’instant), de quoi vous plaigniez vous ? Pourquoi criez vous si fort ? Je ne tolèrerai pas la violence (en tout cas pas la votre, celle des flics elle me plait bien, elle me permet de continuer à vous trahir sans risquer ma tête) !”

Il nous prend pour des enfants ce petit banquier en col blanc, il nous accuse de “ne pas avoir le sens de l’effort” lui qui a un employé chargé de lui tenir son parapluie, de lui ouvrir les portes, lui qui a récemment dépensé 300 000€ dans une nouvelle moquette, 500 000 dans de la porcelaine. Dans toute sa mansuétude, il décide que l’état financera une gigantesque campagne politique en son honneur, il fera le tour de France pour déclamer ses discours économistes devant des milliers de caméra. C’est bientôt les élections européennes, un peu de pub ça ne fait pas de mal ! On appellera ça “Grand Débat National”, on dira que c’est pour laisser au peuple l’occasion de s’exprimer, on sélectionnera nous même les participant-e-s et les questions posées ... Si c’est ça un débat, alors moi je ne veux pas débattre ! Et si je n’ai plus les mots pour défendre mes idées, que me reste-t-il ? “Les armes”, répond une voix dans ma tête.

Et c’est reparti pour un tour, acte 5, 6, 7, ... les manifs se succèdent avec toujours plus de blessés, plus d’arrestations arbitraires. Désormais, on est arrêté pour manifestation illégale, pour port de lunettes de piscine ou de casque de chantier, pour occupation de l’espace public. Avant les manifestations, les flics arrêtent tout ce qui porte du jaune, contrôlent les gares et les entrées de la capitale. Le soir au journal télé on dira “Moins de manifestants aujourd’hui, le mouvement s’essouffle.” Ils ne parleront pas des centaines de comparutions immédiates, des gens jugés dans la journée, sans avoir eu le temps de préparer leur défense. Ici, une jeune femme écope de 3 mois de prison fermes pour avoir arraché le bonnet d’un commandant de police (son casier judiciaire est pourtant vierge). Le même jour, dans un autre tribunal, deux hommes accusés de viol sur une enfant de quatre ans prennent quelques mois de conditionnelle.

Et les vidéos de violences policières affluent, j’en vois de nouvelles chaque jour, des mains arrachées par les grenades, des yeux crevés par les flashball (ou plutôt, comme le dit notre ministre de l’intérieur “des gens atteints de troubles graves de la vision”). On répond à la force par la force, on s’entrechoque entre compatriotes. Encore une fois, le peuple français, manifestant-e-s comme policiers, sert de chair à canon.

Du haut de sa tour d’ivoire, notre seigneur et maître nous jette quelques miettes, promet une augmentation de salaire soumise à conditions, nous rappelle que s’il nous donne de l’argent, il devra le prendre quelque part. Au CICE, à l’ISF, scandons nous en coeur. Impossible, répond-il sans se justifier, je ne reviendrai pas là dessus ! Pourtant, avec ces centaines de milliards d’euros on pourrait résoudre à peu près tous les problèmes financiers du pays. Mais non, point. L’argent que l’on obtiendra en se battant sortira donc de nos propres poches. Il y a de quoi rendre fou n’importe quel sage. C’est sûrement le but d’ailleurs ...

Alors un mot magique apparaît comme notre dernier espoir : RIC. Référendum d’Initiative Citoyen. Il offrirait à chaque citoyen-ne la possibilité de proposer l’application ou l’abrogation d’une loi au vote, de suggérer des modifications de constitution, de demander la révocation d’un-e élu-e malhonnête. Tout cela encadré, évidemment, par un nombre de signatures nécessaire à chaque action. Cela parait presque une évidence, retrouver un pouvoir de décision à une époque où le vote présidentiel ressemble plus à une prise d’otage qu’à un véritable choix. Écoutez bien la réponse gouvernementale : “Oui mais ... si on laisse aux gens le pouvoir de décision ils vont faire n’importe quoi, ils réclameront le rétablissement de la peine mort, la déportation des homosexuels, l’interdiction de l’avortement.”

Ça fait grincer des dents de se faire prendre pour une bande de sauvages racistes et homophobes ... mais on commence à avoir l’habitude et on devient de plus en plus malin-ne-s. On créé des cahiers de doléances, des groupes sur internet et on rassemble nos revendications pour vérifier et prouver que l’on n’est pas si con-ne-s. Voici le résultat des demandes prioritaires si le RIC était mis en place : rétablissement de l’ISF, modification du CICE, augmentation du pouvoir d’achat, suppression des privilèges des élu-e-s (certains touchent des dizaines de milliers d’euros par mois en faux frais), interdiction de se présenter aux élections si on a été rendu coupable de fraude (ça mettrait presque tous nos élu-e-s au chômage), suppression de la rente à vie des présidents, retour des taxes sur le transport de marchandises, obligation de résultats sur les mesures écologiques, annulation des réformes des écoles…

En un mot : Justice. Est-ce si terrible ?

Je voudrais revenir rapidement sur la dernière demande, l’annulation de la réforme des écoles. Cette réforme est très complexe mais cruciale à mes yeux car elle concerne notre jeunesse, notre avenir. Le gouvernement veut privatiser l’école, pour cela il avance à couvert, petit pas par petit pas. L’idée générale est de durcir le niveau des examens pour avoir des intellectuel-le-s plus compétitif-ve-s sur le marché mondial. Mais le hic, c’est que le contenu des cours, les moyens et le nombre d’enseignant-e-s ne changera pas. Pour réussir les examens il faudra prendre des cours de soutien, pour apprendre ce que l’école n’aura pas le temps de nous apprendre. Ces dernières années, en vue de cette réforme, beaucoup d’entreprises proposant des cours privés se sont montées, vivement encouragées par l’état. Et voilà une manière subtile de sélectionner par l’argent, de protéger une aristocratie déjà bien établie ! Comment fera l’étudiant-e issu-e de la classe inférieure pour gagner de quoi payer le loyer et se nourrir, assister aux cours à la fac et prendre des cours du soir ? Il-elle ne fera pas. Il-elle restera ouvrier-ère, comme papa-maman, chacun-e sa place.

Pourtant, c’est de là que tout part, c’est notre seul espoir ; l’éducation. Comment éviter que l’écart entre élites et peuple se creuse ? Par l’éducation ! Une éducation civique, qui enseignerait à chaque enfant ses droits et ses devoirs, l’importance du-de la citoyen-ne. Une éducation morale, qui serait là pour montrer à chaque enfant qu’il-elle compte, que sa vie vaut celle d’un-e autre, que ses compétences seront utiles, qu’il-elle est capable. Une éducation collective, pour ancrer les exigences écologiques dans l’inconscient de tous les futur-e-s citoyen-ne-s. Une éducation culturelle pour que nos intellectuel-le-s soient issu-e-s de tous les milieux, représentent l’entièreté du peuple français dans toute sa diversité, pour que nos artistes soient engagé-e-s et non pas financé-e-s.

Pour moi, l’éducation populaire est notre seule arme à ce jour. Et c’est ce que nous faisons, sur les ronds points, grâce à internet, aux médias alternatifs, aux assemblées citoyennes. Mais il y a du travail... notre peuple est abruti depuis bien trop longtemps ! Abruti de sous programmes tv au niveau mental “discutable”, écrasé sous des besoins matériels toujours plus exigeants (il faut être à la pointe de la technologie pour maintenir son statut social), embrouillé de discours politiques en langue de bois, fatigué de travailler pour survivre.

Les choses ne se feront pas en une nuit, aussi révolutionnaire soit-elle. Le changement, nous devrons le déclencher nous même, à coup de concessions, d’efforts collectifs et nous n’en verrons sans doute jamais les effets. Le jour de gloire, ce sera pour nos enfants, au mieux ... pour les leurs peut-être, si le peuple tient bon de générations en générations.

Nous ne pourrons réellement être efficaces que le jour où nous réaliserons que nous appartenons à une génération sacrifiée, qu’il est inutile de nous battre pour notre petit lopin de terre, que nous devons nous battre pour une cause bien plus grande que nous : le monde. Seulement à ce moment là nous saurons prendre les décisions qui s’imposent, quoi qu’elles nous en coutent.

Je ne dis pas cela par fatalisme, c’est une conclusion qui découle de longues années d’observation. Nous ne battrons pas les élites par la révolte, en tout cas pas définitivement. Nous devrons apprendre à nous passer d’elles, nous passer de leur sécurité, de leur marché, de leur compétitivité. Elles disparaîtront d’elles mêmes comme une espèce balayée par l’évolution le jour où nous n’aurons plus besoin d’elles. Le peuple se sent exclu du jeu, qu’est-ce qui l’empêche d’abandonner la partie et d’inventer un nouveau jeu, de nouvelles règles ... un jeu dont les puissances actuelles seraient exclues ?

Quoi qu’il en soit, le changement sera mondial ou ne sera pas. Le mot de ces dernières années a été Mondialisation, et bien il est l’heure de mondialiser l’autonomie des peuples, de faire front tous ett toutes ensemble. Nous devons passer outre nos différences culturelles et utiliser la meilleure arme de ce siècle : internet, avant que nos ennemis ne se l’approprient totalement. Oui, je sais, les réseaux sociaux sont une fosse à purin, mais à nous d’en faire un bon compost ! Je crois dur comme fer que nos convictions seront plus solides que notre connerie ! Il ne reste plus qu’à le prouver ...

Barbara, 34 ans, écrivain à Soual (Tarn)

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