Une réalité malheureuse et connue qui confirme le manque de ressources
Montréal, le 26 mai 2008. – « Les données concernant le taux de décrochage scolaire publiées ce matin illustrent une réalité sociologique déjà bien connue à savoir que la pauvreté, l’intégration massive des élèves sans ressources et la sélection des meilleurs élèves dans les écoles à vocation particulière sont des facteurs qui ont pour effet de concentrer les élèves en difficulté dans certaines écoles. Donc, rien de neuf, mais qui démontre que cette situation malheureuse et inacceptable perdure », affirme Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats (CSQ).
Pour la CSQ, il est évident que les politiques sociales du gouvernement doivent être revues à la hausse pour aider les enfants et leurs parents vivant en situation de pauvreté. « Il faut agir sur la pauvreté, investir davantage en éducation, particulièrement dans les milieux défavorisés et ce n’est pas les quelques programmes existants qui permettront d’améliorer la situation », ajoute Réjean Parent.
La Centrale est très préoccupée par la question de l’égalité des chances alors que l’on voit les élèves performants se diriger vers les écoles privées ou des projets particuliers sélectifs, pendant que les élèves en difficulté sont intégrés en nombre de plus en plus grand dans des classes ordinaires, sans que suivent pour autant les ressources pour soutenir cette intégration. « Nous assistons de plus en plus à une école à deux vitesses qui ne contribue aucunement à l’égalité des chances et qui ne facilite en rien la réussite du plus grand nombre », commente le président de la CSQ.
Démotivant pour plusieurs
La CSQ conteste le palmarès du décrochage des écoles secondaires publié ce matin, parce qu’il démotive les jeunes, contribue à creuser les écarts entre les écoles publiques et privées, décourage le personnel et ne participe nullement à l’amélioration du système éducatif québécois. Et, comme le soulignait Riccardo Petrella, économiste et politologue, en parlant des palmarès des écoles publiés année après année : « Les palmarès des écoles sont l’expression d’une grande violence envers les jeunes. Personnellement, je suis admiratif de ces jeunes de milieux défavorisés à qui on dit année après année : votre école est médiocre. Vous êtes médiocres ! Ça, c’est le jugement impitoyable d’un tribunal public et c’est écrit noir sur blanc dans le magazine que tout le monde peut lire. »