La création d’un groupe de travail sur les disparités de traitement, qui sera formé de représentantes et représentants du ministère des Finances, du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et de Retraite Québec, tel qu’annoncée le 9 décembre, laisse suprises les centrales syndicales du fait que beaucoup d’études ont déjà été réalisées jusqu’ici. En outre, la CSN et la FTQ jugent que le gouvernement aurait dû s’attaquer non seulement aux régimes de retraite, mais aussi aux régimes d’assurance collective et aux clauses orphelins qui se développent illégalement dans plusieurs milieux de travail.
« Il est temps pour le gouvernement de proposer des solutions aux véritables problèmes, qui devraient rapidement se concrétiser par le dépôt d’un projet de loi. Le temps est maintenant à l’action », d’affirmer Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.
« Depuis 2004, il y a une tendance, en particulier dans le secteur privé, à mettre en place de nouveaux genres de régime à prestations déterminées, et à cotisation déterminée. Ces régimes peuvent être mis en place soit en fonction des catégories d’emploi, ou en fonction de l’ancienneté, avec un type de régime pour les anciens employé-es et un autre pour les nouveaux employé-es. Le nombre de participants actifs dans ce genre de régime a augmenté de 18 000 en 2004 à 581 000 en 2014 », d’ajouter Serge Cadieux, le secrétaire général de la FTQ.
Selon Maxime Sabourin, président du Comité jeunes de la FTQ, « il faut éviter d’isoler la question des retraites de celle des assurances collectives. En ce sens, une solution globale devra passer par une modification législative des normes du travail. »
La dernière stratégie d’action jeunesse a pris fin en 2014. Il était donc plus que temps de la renouveler. Par contre, nous déplorons l’absence de traitement des enjeux des jeunes travailleuses et travailleurs.
« Le gouvernement se targue d’être celui de la jeunesse, déclare Alexandre Roy, du comité des jeunes de la CSN. Malheureusement, le dépôt de cette stratégie d’action ne nous permet pas d’espérer la fin des iniquités intergénérationnelles que nous connaissons aujourd’hui. Nous nous serions attendus à plus d’actions structurantes qui soient à la hauteur des besoins, tout particulièrement en ce qui concerne l’emploi, la prolifération des différents statuts d’emploi (temps partiels, occasionnels, étudiants, etc.) qui causent de la précarité et qui sont souvent des occasions de multiplier les iniquités sur le dos des plus jeunes.
Enfin, nous déplorons l’absence d’éléments importants qui auraient dû être présents dans la stratégie :
– Une loi cadre sur la conciliation famille-travail-études. Il est ironique de constater que la stratégie d’action traite de la question de la garde des enfants, alors que ce même gouvernement s’entête à saccager les services de garde.
– Le financement des forums jeunesse. Il s’agit d’un lieu de concertation qui a fait ses preuves. Malheureusement, leur financement a été coupé au cours des dernières années.
– Le financement et l’accès aux études supérieures, notamment en instaurant la gratuité scolaire dans tous les ordres d’enseignement et en assurant une offre de formation collégiale diversifiée, tout en maintenant le caractère national des programmes et des formations, dans toutes les régions du Québec.
– L’importance d’effectuer des analyses différenciées selon les sexes qui soient intégrées dans tous les travaux reliés à la stratégie d’action jeunesse.
Rappels
La première Politique québécoise de la jeunesse a été adoptée en 2001, sous le gouvernement de Bernard Landry. Elle a été suivie de trois plans d’action. En 2013, le Parti Québécois a lancé une consultation présidée par Léo Bureau-Blouin. Un livre blanc a finalement été déposé. En septembre 2015, le gouvernement du Parti libéral consultait les différents acteurs sur une Politique jeunesse, qui a été déposée le 30 mars 2016. La stratégie d’action jeunesse déposée aujourd’hui vise à définir comment cette Politique sera déployée pour les prochaines cinq années. La stratégie d’action comporte 90 mesures, dont 60 nouvelles, et prévoit un investissement de 200 M$ sur cinq ans.